Un conclave sans consensus
Les négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, organisées du 5 au 8 mai 2025 à l’hôtel Sheraton de Déva (Bourail) sous l’égide du ministre des Outre-mer Manuel Valls, se sont soldées par un échec. Deux projets inconciliables étaient sur la table :
– Une « souveraineté avec la France » proposée par le gouvernement
– Un modèle fédéral au sein de la République défendu par les Loyalistes
Réactions contrastées
La population exprime sa déception face à cette impasse politique :
Amertume et résignation :
– Patrick, résident corse : « Tant qu’il y a ceux qui sont au gouvernement, ça ne changera pas »
– Michel, retraité depuis 1984 : « Ils en sont toujours au même point… On a tout construit sauf les usines. Au final, on n’a rien »
– Aïcha, 84 ans : « On espère ne pas avoir l’indépendance«
Appels au dialogue :
– Jacques (Lifou) : « Ce n’est pas simplement nous les Kanak et les autres dehors. C’est pour nous tous, pour vivre ensemble »
– Pascal, professeur : « On ne peut pas faire vivre une moitié du pays avec seulement les idées de la gauche ou de la droite«
Inquiétudes économiques et sociales
Les Calédoniens craignent les conséquences de cette instabilité :
– Une retraitée : « Vu les circonstances, je pense qu’il n’y a pas grand monde qui va venir investir ici »
– Un retraité du BTP : « Le problème, c’est que chacun reste sur sa position… Nous, on veut repartir pour 40 ans«
Critiques du monde religieux
Le père Roch Apikaoua, vicaire du diocèse de Nouméa, a fustigé l’attitude des responsables politiques lors de son prêche dominical :
« Arrivés à Gouaro Deva en adversaires, repartis en ennemis… Les meilleurs d’entre nous n’ont rien produit. Tout ça parce qu’ils n’ont pas su s’écouter«
Perspectives incertaines
Alors que la Nouvelle-Calédonie commémore le premier anniversaire des violences de mai 2024, la population exprime :
– Une lassitude face aux blocages politiques récurrents
– Une inquiétude pour l’avenir économique
– Un désir de vivre-ensemble malgré les divergences
« Hier, on est partis dans le Sud et on a partagé des moments de vivre-ensemble… Le pays, c’est ça« , témoigne une mère de famille, soulignant le décalage entre la population et ses représentants politiques.
Cette nouvelle impasse institutionnelle laisse la Nouvelle-Calédonie dans une situation d’incertitude, alors que les élections provinciales prévues avant fin 2025 pourraient redistribuer les cartes politiques.