Deux ans après la décision choc de la Haute Cour australienne, Canberra a trouvé une porte de sortie. Et c’est l’île de Nauru, minuscule État du Pacifique, qui servira de solution.
Un jugement qui bouleverse la politique migratoire
En 2023, la Haute Cour d’Australie a mis fin à la rétention illimitée des étrangers déboutés. Ceux qui ne pouvaient être expulsés pour raisons humanitaires ou parce que leur pays d’origine refusait de les reprendre, se retrouvaient en liberté surveillée. Une décision dénoncée par le gouvernement, qui cherchait depuis une solution régionale.
Anthony Albanese a tranché :
Les personnes qui n’ont pas le droit d’être ici doivent aller ailleurs. Si elles ne peuvent pas rentrer chez elles, alors un autre pays doit les accueillir.
Nauru, nouvel exutoire de Canberra
C’est le ministre de l’Intérieur Tony Burke qui a signé à Nauru un mémorandum d’entente avec le président David Adeang. L’accord prévoit l’accueil de personnes privées de droit de séjour en Australie, avec des visas de longue durée et la promesse d’un traitement « conforme aux standards internationaux ».
Selon la presse australienne, le deal pèserait 400 millions AUD pour son lancement, puis 70 millions chaque année. En échange, Canberra s’engage à renforcer la « résilience économique » de Nauru, pays de 13 000 habitants largement dépendant de l’aide étrangère.
Une loi controversée et des chiffres alarmants
L’Asylum Seeker Resource Center (ASRC) dénonce une dérive dangereuse. L’organisation estime que 280 visas pourraient être délivrés rapidement à des étrangers indésirables, et qu’une nouvelle loi examinée au Parlement permettrait de déporter jusqu’à 80 000 personnes.
Pour l’ASRC, le gouvernement minimise les risques humains en parlant de « cas marginaux », alors que « des dizaines de milliers de vies sont en jeu ». Mais Albanese reste ferme : il publiera les détails de l’accord « simultanément avec Nauru », en assumant la nécessité d’une réponse sécuritaire après l’arrêt de la Haute Cour.