Depuis plusieurs mois, un fourgon sillonne les quartiers défavorisés et les squats de Nouvelle-Calédonie. Son nom est déjà connu : le « Tout à 100F », un véhicule chargé de pains et de gâteaux proposés à un prix fixe de 100 francs pacifique.
Derrière ce projet, un homme et une petite équipe qui revendiquent une mission claire : lutter contre la vie chère et offrir aux familles modestes une bouffée d’oxygène.
Mais cette démarche solidaire ne plaît pas à tout le monde. Ces derniers jours, des plaintes se sont multipliées. Les accusations sont lourdes : concurrence déloyale, non-respect des règles commerciales. Une situation que le propriétaire du fourgon juge incompréhensible.
Les accusations de concurrence déloyale
Le fondateur du « Tout à 100F » assure être en règle : fourgons achetés sans crédit, déclarés, contrôlés, et une activité financée sans subventions ni avantages cachés.
Pourtant, certains commerçants voient dans cette initiative une menace directe pour leur activité. Des démarches auraient été engagées auprès des autorités compétentes afin de freiner, voire de faire cesser ces tournées populaires.
L’intéressé dénonce une campagne injuste :
On m’accuse comme si j’étais un grand délinquant. Tout ça parce que je vends du pain à 100 francs, payé de ma poche, avec mes moyens.
Un combat personnel contre la vie chère
Le discours est clair : ni actionnaire dans le pétrole, ni propriétaire d’usine à farine, l’homme explique assumer le coût du carburant, de l’électricité, du gaz et des matières premières.
Malgré tout, le prix reste fixé à 100F. Un choix présenté comme un acte militant, presque un symbole dans un territoire où le coût de la vie est souvent dénoncé.
Le fondateur insiste :
Si aider les gens est un délit, je l’assume.
Cette philosophie solidaire séduit les habitants. Dans les quartiers populaires, l’arrivée du fourgon provoque des sourires, surtout chez les enfants et les personnes âgées. Pour beaucoup, ce pain bon marché n’est pas seulement une nécessité, c’est aussi un signe de reconnaissance et de dignité.
Une détermination intacte malgré les pressions
Loin de se décourager, le propriétaire du fourgon affirme que ces plaintes ne font que renforcer sa détermination. Avec son équipe, il promet de continuer à sillonner les routes, même avec de vieux véhicules et des moyens limités.
Un habitant confie :
Ce fourgon, c’est plus qu’un camion. C’est un geste humain, une aide directe quand tout coûte de plus en plus cher.
L’initiative interpelle aussi la classe politique. L’intéressé appelle les décideurs à « sortir du cadre » et à remettre l’humain au centre des choix économiques. Jusqu’ici, aucun soutien officiel n’a été annoncé, mais l’appel est lancé.
Une lutte qui dépasse le pain
Au-delà des polémiques, cette affaire met en lumière une problématique centrale : la vie chère en Nouvelle-Calédonie. Le fourgon « Tout à 100F » n’est peut-être qu’un symbole, mais il traduit un malaise profond. Entre petites initiatives solidaires et grandes batailles économiques, le fossé se creuse.
Le message du propriétaire est sans ambiguïté : pendant que certains s’acharnent sur un camion de pain, les vrais délinquants – trafiquants, profiteurs et grands fraudeurs – prospèrent dans l’ombre.