À partir d’août 2026, la Nouvelle-Calédonie croquera dans ses propres chips, les Olé Chips, produites par Terra Caledonia à Dumbéa. Ce projet, porté par l’entrepreneur Mathieu Odaimy, combine innovation industrielle et agriculture locale pour offrir un produit sain et durable. Avec une usine moderne et six emplois créés, c’est un pas vers l’autonomie alimentaire et économique du territoire.
Une usine pour transformer l’économie calédonienne
En Nouvelle-Calédonie, où l’importation domine encore l’alimentation, l’arrivée des Olé Chips marque un tournant. Porté par Mathieu Odaimy et trois associés, le projet de Terra Caledonia, agréé en octobre 2024 par le gouvernement, s’installe à la Zac Panda, à Dumbéa. L’usine, d’une superficie de 1 000 m², comprendra un espace de production ultramoderne, des bureaux, un laboratoire et un stockage climatisé. Le chantier, déjà en phase de terrassement, verra sa structure s’élever fin 2025, avec des équipements high-tech importés dès juin 2026. Ce projet, loin des utopies écologiques creuses, mise sur la pomme de terre locale pour produire des chips compétitives, saines et respectueuses de l’environnement.
Nous voulons montrer que la Calédonie peut produire localement et rivaliser avec les importations.
Déclare Mathieu Odaimy, entrepreneur visionnaire. L’objectif est clair : transformer un semi-remorque de tubercules en chips en moins d’une semaine, dès août 2026, période clé de la récolte.
Agriculture locale : un levier pour l’autonomie
Le cœur des Olé Chips réside dans la valorisation des pommes de terre calédoniennes, cultivées par des agriculteurs locaux. Ce choix stratégique réduit la dépendance aux importations, qui représentent 80 % des produits alimentaires en Nouvelle-Calédonie. En misant sur des circuits courts, Terra Caledonia garantit un produit frais, traçable et respectueux des normes environnementales. Les agriculteurs partenaires, souvent fragilisés par les crises récentes, trouvent dans ce projet une opportunité de relance.
Ce projet redonne du sens à notre travail. On produit pour notre île, pas pour l’étranger.
Confie un agriculteur de Bourail. L’usine, conçue pour minimiser son empreinte carbone, intègre des technologies de pointe, comme des systèmes de cuisson écoénergétiques, pour répondre aux attentes des consommateurs calédoniens, de plus en plus sensibles à la qualité et à la durabilité.
Impacts : emplois, résilience et fierté locale
L’initiative de Terra Caledonia n’est pas qu’industrielle ; elle porte une ambition sociale. Six emplois permanents seront créés dès le lancement, avec des recrutements déjà en cours. Les émeutes de 2024, qui ont secoué l’économie locale, ont libéré des compétences que l’entreprise compte capter.
Les crises ont fragilisé des entreprises, mais elles nous offrent des talents prêts à rebâtir.
Note un associé du projet. Ce projet dope aussi la résilience économique : en produisant localement, la Nouvelle-Calédonie réduit sa vulnérabilité aux chocs mondiaux, comme les hausses des coûts d’importation. Les Olé Chips, avec leur packaging attrayant, incarnent une fierté locale, un symbole que l’archipel peut innover et se réinventer après des années de tensions.
Perspectives : un modèle pour l’avenir calédonien
L’usine de Dumbéa n’est qu’un début. Terra Caledonia ambitionne d’élargir sa gamme, explorant d’autres produits à base de tubercules ou de fruits locaux, comme le taro ou la banane. Ce modèle pourrait inspirer d’autres secteurs, de l’agroalimentaire à la transformation des produits marins. Les autorités calédoniennes, via des aides fiscales, soutiennent cette dynamique, mais des défis subsistent : concurrence des géants internationaux, coûts logistiques, et nécessité de former une main-d’œuvre qualifiée.
Si on réussit, ce sera la preuve que la Calédonie peut être autonome et ambitieuse.
Affirme un membre du gouvernement local. L’objectif à long terme ? Faire des Olé Chips un emblème régional, exportable dans le Pacifique, et positionner la Nouvelle-Calédonie comme un acteur agroalimentaire crédible d’ici 2030.
Le 21 septembre, avec le lancement imminent des Olé Chips, la Nouvelle-Calédonie s’offre une chance de réécrire son avenir économique. Ce projet, ancré dans l’agriculture locale et l’innovation, prouve que l’archipel peut surmonter ses défis par l’audace et la détermination. Les premiers paquets, attendus en août 2026, ne seront pas qu’un snack : ils symboliseront la renaissance d’une île prête à croquer dans son propre destin.