Un souffle de confiance traverse l’économie polynésienne. Alors que le monde tremble face aux incertitudes, le Fenua affiche une résilience qui mérite d’être saluée.
Un climat des affaires au vert et une inflation maîtrisée
À fin juin 2025, l’indicateur du climat des affaires (ICA) atteint 106,2 points, en hausse de 1,5 point par rapport au trimestre précédent. Loin d’être un simple chiffre, ce rebond traduit la confiance d’entrepreneurs qui refusent la résignation. Cette progression, bien au-dessus de la moyenne de longue période, est portée par l’optimisme sur l’emploi, les prix et la trésorerie passée.
L’inflation, contenue à +1,3 %, témoigne d’une gestion sérieuse : les hausses dans la santé, l’hôtellerie et l’alimentation sont compensées par des baisses notables dans l’habillement et les communications. Contrairement à d’autres régions du Pacifique fragilisées par l’instabilité, la Polynésie maintient une trajectoire saine.
Le marché du travail confirme cette dynamique. L’emploi salarié marchand progresse de 2,7 % sur un an, tiré par le tertiaire et surtout l’hôtellerie-restauration (+4,3 %). C’est le signe d’un pays qui mise sur l’effort, la production et l’initiative privée plutôt que sur l’assistanat.
Tourisme et investissements, moteurs de la croissance
Le tourisme, pilier économique du Fenua, a retrouvé des couleurs après un premier trimestre hésitant. Sur six mois, près de 130 000 visiteurs ont foulé les îles, soit une progression de 5,4 % par rapport à 2024. Les marchés asiatiques (+13 %) et européens (+12 %) sont les plus dynamiques. L’hôtellerie locale en profite directement : le taux de remplissage grimpe à 70 %, les nuitées augmentent de 11,3 % et le revenu par chambre bondit de 15,9 %. Autant d’indicateurs qui confirment que le secteur attire et investit.
L’investissement immobilier repart lui aussi de l’avant. Les crédits à l’habitat s’envolent de +44,8 %, atteignent un volume de 8,9 milliards XPF, tandis que la production totale de prêts immobiliers progresse de 72,4 %. Derrière ces chiffres, c’est le secteur du BTP qui se renforce, alimenté par des chantiers publics structurants, de nouvelles infrastructures et les préparatifs des Jeux du Pacifique 2027. Un cercle vertueux s’installe : confiance, investissement et emplois.
Des contrastes sectoriels mais une résilience affirmée
Tout n’est pas rose et il serait irresponsable de l’ignorer. La consommation des ménages ralentit : les prêts à la consommation chutent de 12,9 % et les importations reculent légèrement. De même, certaines filières agricoles souffrent, avec un effondrement des exportations de poisson (-51,4 %) et de vanille (-50,3 %). Mais l’essor de la perliculture (+68 %, soit 2,1 milliards XPF d’exportations) et du noni (+96 % en un an) vient compenser ces reculs.
Cette capacité à se réinventer illustre la résilience du modèle polynésien. Là où certains prônent la dépendance aux subventions et au repli, les acteurs économiques du Fenua prouvent qu’innovation, travail et ouverture internationale sont les clés de la prospérité.
À l’heure où la France continentale peine à retrouver de la croissance, la Polynésie française trace son propre chemin. Soutenue par une gestion monétaire rigoureuse de l’IEOM et une mobilisation des secteurs productifs, elle confirme qu’une économie ultramarine peut être performante, compétitive et attractive.
Le deuxième trimestre 2025 démontre que la Polynésie française n’est pas condamnée au fatalisme. Avec un climat des affaires solide, un marché du travail en expansion, un tourisme en croissance et des investissements immobiliers dopés, le Fenua donne une leçon de résilience. Certes, la consommation des ménages se tasse et certaines filières agricoles souffrent, mais les fondamentaux tiennent bon.
C’est une trajectoire qui doit être assumée : confiance dans les entrepreneurs, soutien à l’investissement productif et ancrage dans la France et le monde libre. La Polynésie française prouve ainsi que la prospérité n’est pas une utopie mais une réalité, lorsqu’on choisit la voie de la responsabilité.