Addiction, dérives et tragédies : TikTok mis en accusation.
Un rapport explosif de l’Assemblée nationale dévoile les ravages psychologiques de l’application sur les mineurs.
TikTok et les mineurs : un cocktail explosif
Avec 25 millions d’utilisateurs actifs en France, TikTok n’est plus un simple passe-temps mais un phénomène de masse. Fin 2024, plusieurs familles ont porté plainte contre la plateforme, l’accusant d’incitation au suicide ou de diffusion de contenus incitant à l’autodestruction. Le 11 septembre 2025, l’Assemblée nationale a rendu public un rapport glaçant : 86 % des 8 à 18 ans utilisent TikTok, dont 67 % des enfants scolarisés en primaire. Pour la commission d’enquête, « tout démontre que l’algorithme pousse au pire, isole, enferme, détruit ».
Le fonctionnement de TikTok aggrave le danger. Contrairement aux anciens réseaux sociaux où l’utilisateur choisissait ses abonnements, l’application impose un flux continu où l’algorithme décide de tout. Résultat : une spirale infernale de vidéos addictives et souvent malsaines. Le rapport pointe des contenus liés à la dépression, au suicide, à l’automutilation ou aux troubles alimentaires, auxquels les jeunes sont exposés sans filtre.
Un outil de propagande et de manipulation
TikTok n’est pas seulement un risque psychologique. La plateforme, grâce à son système de viralisation, devient aussi un terrain fertile pour des idéologies toxiques : racisme, antisémitisme, glorification du terrorisme, sexisme. Une bombe à retardement sociale et culturelle, difficile à contrôler.
La commission parlementaire ne prône pas l’interdiction totale, qui heurterait la liberté d’expression et le commerce. Mais elle réclame des obligations accrues pour les plateformes, notamment en matière de lutte contre les contenus incitant au suicide ou à la violence. Une mesure qui viserait à responsabiliser TikTok et ses concurrents, accusés de fuir leurs responsabilités derrière la bannière de la neutralité technologique.
Vers une majorité numérique renforcée
Au cœur du rapport, une proposition claire : interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Si les plateformes continuent à exposer les jeunes à des dangers persistants, ce seuil pourrait être relevé à 18 ans d’ici trois ans. Pour les parents qui ferment les yeux, la commission envisage un nouveau délit de négligence numérique, inscrit dans le code pénal, afin de rappeler que la responsabilité éducative ne s’arrête pas aux portes du virtuel.
Enfin, le rapport souligne la nécessité d’adapter l’offre de soins psychologiques et psychiatriques. Les centres de protection maternelle et infantile (PMI) devraient être davantage mobilisés pour prévenir les troubles liés à l’usage excessif des réseaux sociaux. Une alerte claire : l’État ne peut plus ignorer l’impact sanitaire massif des applications conçues avant tout pour capter l’attention et générer des profits.