Le Haut-Commissariat de la République a mis en garde ce dimanche 14 septembre contre une fausse infographie diffusée sur l’application de messagerie Messenger. Officiellement, l’institution rappelle qu’elle ne communique que via ses réseaux officiels, son site internet et les communiqués transmis à la presse. Face à l’explosion des intox sur les réseaux sociaux, la France affirme son rôle : rétablir la vérité et sanctionner les manipulateurs.
Une manipulation en ligne qui sème la confusion
L’affaire est simple mais révélatrice. Une image circulait depuis plusieurs jours sur Messenger en se présentant comme un message officiel des autorités. Or, le Haut-Commissariat a immédiatement démenti. Un rappel clair : toute information officielle passe exclusivement par les canaux validés. Aucun autre canal ne peut être considéré comme officiel.
Cette vigilance n’est pas anodine. En période de tensions sociales et politiques, une rumeur peut suffire à enflammer la situation. C’est bien là le danger des fake news, qui prospèrent dans un climat de défiance envers les médias. À la clé : désinformation, perte de confiance dans l’État, risques de violences.
Un arsenal juridique déjà en place contre les fausses nouvelles
Contrairement à ce que certains croient, diffuser de fausses informations n’est pas anodin. Depuis la loi de 1881 sur la liberté de la presse, la propagation volontaire d’intox peut être punie par la justice. Si l’ordre public est troublé ou la vie privée d’une personne bafouée, les sanctions tombent : jusqu’à 45 000 euros (5 400 00 CFP) d’amende et un an de prison.
En novembre 2018, un texte est venu renforcer ce dispositif, en particulier lors des campagnes électorales. Les nouvelles obligations imposées aux plateformes numériques sont claires : transparence sur les contenus sponsorisés, obligation d’avoir un représentant légal en France, transparence sur les modalités de hiérarchisation et de promotion des contenus. Et surtout, possibilité pour un juge des référés d’ordonner la suppression rapide d’une intox.
L’objectif est clair : protéger le citoyen, garantir la sincérité des scrutins et assurer la paix publique.
Les plateformes et l’ARCOM en première ligne
Depuis ce texte, les plateformes comme Facebook, X (anciennement Twitter) ou TikTok portent une responsabilité directe en cas de diffusion massive de fausses nouvelles. Trois critères guident le juge : le caractère manifeste de l’intox, son ampleur artificielle et son potentiel de nuisance pour l’ordre public.
Le contrôle est confié à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), chargé de veiller à l’application stricte de la loi. Ainsi, l’État français réaffirme que la liberté d’informer n’est pas la liberté de manipuler. Les journalistes peuvent toujours révéler des faits d’intérêt public. Ce qui est visé, c’est la propagation volontaire et organisée de mensonges.
Dans un monde saturé de réseaux sociaux, cette vigilance est une nécessité. La démocratie se défend aussi en ligne, et la France assume pleinement ce combat.