Jimmy Gressier entre dans la légende. Le coureur de Boulogne-sur-Mer a offert ce dimanche 14 septembre 2025 à la France un titre mondial sur 10 000 m, lors des championnats du monde d’athlétisme disputés dans le mythique stade olympique de 2020 à Tokyo. Dans une course marquée par une chaleur étouffante et dominée d’ordinaire par les Africains de l’Est, le Tricolore de 28 ans a réalisé une performance exceptionnelle : 28 min 55 s 77 devant l’Éthiopien Yomif Kejelcha et le Suédois Andreas Almgren.
Une victoire française contre la domination africaine
Dans une discipline écrasée depuis trente ans par l’Éthiopie et le Kenya, Gressier a brisé le mur des certitudes. Son sens tactique, son placement parfait à la corde, puis son accélération dévastatrice dans la dernière ligne droite ont renvoyé les favoris à leurs calculs. Seuls deux Européens avaient déjà remporté le titre mondial du 10 000 m : le Britannique Mo Farah et l’Italien Alberto Cova. Désormais, un Français s’invite dans ce panthéon.
Ce triomphe est d’autant plus fort qu’il a été acquis face à des coureurs réputés imbattables. La fierté nationale résonne jusque dans les rues de Boulogne-sur-Mer et au quartier du Chemin Vert où il a grandi. Là-bas, on célèbre un enfant du peuple devenu champion du monde.
L’héritier d’une grande tradition française
En remportant ce titre, Jimmy Gressier rejoint une lignée prestigieuse : Marie-José Pérec, Stéphane Diagana, Ladji Doucouré, Teddy Tamgho, Kevin Mayer… La France athlétique n’est pas morte, elle renaît à travers lui. Il est seulement le neuvième Français sacré en individuel aux Mondiaux depuis 1983.
Mais Gressier n’est pas un produit de laboratoire sportif : il est le symbole d’une France qui croit au mérite, à l’effort et au dépassement. Ex-footballeur, il a choisi l’athlétisme par passion et par travail acharné. Son palmarès en cross et sur semi-marathon en faisait déjà une référence européenne. Désormais, il a franchi le seuil de l’universel.
Une ambition intacte : viser le doublé
Le champion du monde ne s’arrête pas là. À 28 ans, l’âge de la maturité sportive, il vise désormais une médaille sur 5 000 m. Les séries l’attendent en fin de semaine.
Hors de question de faire la fête, je suis là pour les médailles, a-t-il prévenu, fidèle à une discipline forgée par des années d’entraînement solitaire.
Sa victoire n’est pas seulement personnelle. Elle est un message de confiance et de fierté nationale. Dans un sport trop souvent résigné face à la domination étrangère, Gressier prouve que le drapeau tricolore peut flotter au plus haut. Une France volontaire, disciplinée et combative retrouve sa place sur la scène mondiale.
En battant les meilleurs fondeurs du monde, Jimmy Gressier offre à la France bien plus qu’un titre : une revanche sportive et une leçon de courage. Dans le stade de Tokyo, c’est la Marseillaise qui a retenti, symbole d’une nation capable de surmonter les épreuves et de s’imposer par le mérite. Un exploit historique qui redonne foi dans le sport français et qui rappelle que, quand la France croit en elle, rien ne lui est impossible.