Ils avaient décroché la victoire en juillet, et ce vendredi 19 septembre, les élèves du lycée Lapérouse de Nouméa s’envolent pour Paris, où ils recevront le 24 septembre le premier prix du concours national Découvrons notre Constitution.
Une victoire historique pour la jeunesse calédonienne
C’est une première. Jamais un établissement de Nouvelle-Calédonie n’avait remporté ce concours prestigieux, organisé par le Conseil constitutionnel et le ministère de l’Éducation nationale. En juillet dernier, une vingtaine d’élèves du lycée Lapérouse ont été sacrés pour leur court-métrage de trois minutes consacré à la Constitution, aux institutions françaises et aux accords fondateurs du pays.
Le proviseur, Gilles Ukeiwé, avait parlé d’« une fierté et d’une grande joie », rappelant que le groupe rassemblait des jeunes venus de Maré, Lifou, Ouvéa, la Grande Terre, Wallis ou encore d’Europe. Une victoire collective, au nom de l’unité calédonienne et de la République française.
Ce vendredi 19 septembre, 18 lauréats ont pris l’avion pour la capitale. Pour beaucoup, ce sera le premier contact avec la métropole. À leurs côtés, leur professeure d’Histoire-Géographie, Marie-Sybille Régent, qui a porté le projet avec passion.
Paris, un symbole républicain et un voyage inoubliable
La cérémonie de remise des prix aura lieu le 24 septembre, jour de la fête de la citoyenneté en Nouvelle-Calédonie. Une date lourde de sens, où ces jeunes recevront leur trophée dans le cadre prestigieux du Palais-Royal, siège du Conseil constitutionnel.
Le programme s’annonce riche : visites institutionnelles, découverte de la Comédie-Française, ateliers pédagogiques, rencontres avec des acteurs de la République.
Nous allons ramener ce prix ensemble au pays, promet leur professeure.
Ce déplacement a été rendu possible grâce à une mobilisation locale. Le ministère ne finançait que deux billets. La province Sud a débloqué une aide exceptionnelle d’un million de francs CFP, soit un total d’environ 6 millions de francs CFP récoltés grâce à la générosité des institutions néo-calédoniennes, permettant ainsi de couvrir plusieurs billets supplémentaires. « On ne voulait laisser personne de côté », a souligné l’enseignante. Une solidarité saluée par le proviseur, qui y voit un investissement pour l’avenir de la jeunesse.
Un message d’unité et d’avenir apaisé
Derrière ce prix, il y a plus qu’un concours. Après les émeutes du 13 mai 2024, ce projet a permis de redonner confiance et espoir aux élèves.
Il fallait recréer du lien, permettre aux jeunes de s’exprimer et de comprendre les institutions, explique Marie-Sybille Régent.
Sous le nom d’atelier Kee Wanini, qui signifie « ensemble » en langue Djubéa, ils ont prouvé que la jeunesse calédonienne peut se retrouver autour des valeurs républicaines. La Constitution comme ciment, l’unité comme horizon.
L’aventure ne s’arrête pas là. Une version longue du court-métrage est déjà en préparation, pour approfondir la place des accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa dans l’histoire française et calédonienne.
Je crois en une jeunesse capable de rayonner bien au-delà du Caillou, confie leur enseignante.
Le 24 septembre, à Paris, ce sera bien plus qu’un prix. Ce sera le symbole que la Nouvelle-Calédonie, quand elle choisit l’effort et l’unité, peut briller au sommet de la République.
Crédit photo : Province Sud