Un drame tragique transformé en procès expéditif
Deux jours après le drame de Plum, un homme de 32 ans lutte encore pour sa vie. Les faits sont graves : un pick-up fonce sur les gendarmes, l’un d’eux tire, une balle touche un innocent. Le procureur détaille la scène, l’enquête démarre.
Mais NC1ère choisit une autre route : diffuser immédiatement des témoignages « à chaud », contredisant la version officielle. Peu importe la chronologie, peu importe l’enquête : l’essentiel, c’est de fabriquer une dramaturgie. Résultat ? Dans l’opinion, les gendarmes deviennent coupables avant même d’avoir parlé. La justice est court-circuitée par le tribunal médiatique.
France Télévisions, juge et partie
Ce n’est pas un dérapage isolé. Depuis des années, France Télévisions a troqué sa mission de service public contre un militantisme assumé. À Paris, on déroule le tapis rouge aux activistes de gauche, on donne la parole aux radicaux climatiques, on méprise les voix conservatrices.
En Nouvelle-Calédonie, NC1ère applique la même recette : transformer chaque fait divers en arme politique. Les indépendantistes radicaux trouvent une caisse de résonance idéale, là où l’opinion attendait une information neutre. Pire : cette dérive se fait avec l’argent du contribuable. Chacun paie, même ceux que le service public s’acharne à caricaturer.
Le rôle toxique des réseaux sociaux, amplifiés par NC1ère
Quelques minutes après la diffusion de ces témoignages, les pages militantes s’emparent de l’affaire. Le mot est lâché : « bavure ». Et déjà l’analogie surgit : « Nahel en Kanaky ».
C’est un scénario écrit d’avance : un drame tragique devient une arme de guerre politique. Les réseaux sociaux font le reste, et enflamment une opinion déjà chauffée à blanc depuis les émeutes de mai 2024. Mais qui a lancé l’allumette ? Encore une fois, NC1ère.
Le service public, censé garantir un contre-feu, s’improvise pompier pyromane.
Service public ou média militant ?
On nous dira : « c’est le droit à l’information ». Non. Le droit à l’information, c’est relater des faits, donner la chronologie, contextualiser avec rigueur. Pas inventer une dramaturgie qui brouille les pistes et nourrit les colères.
Un média privé peut choisir une ligne partisane. Mais un média public ? Il doit à tous les citoyens une exigence de neutralité. Quand France Télévisions devient le porte-voix d’un camp, il trahit sa mission. Quand NC1ère attise les tensions au lieu de les apaiser, elle trahit la paix civile.
Une responsabilité écrasante dans un territoire fragile
La Nouvelle-Calédonie n’est pas Paris. Ici, chaque mot compte. Ici, chaque drame peut rallumer la poudrière. Les émeutes de mai 2024 l’ont prouvé : les rumeurs et l’emballement médiatique peuvent mettre un territoire à genoux en quelques heures.
Dans ce contexte, la responsabilité des médias – et en premier lieu du service public – est immense. Diffuser des témoignages contradictoires sans vérification, c’est jouer avec le feu. L’information brute devient une étincelle. Le résultat ? Une opinion chauffée à blanc, des communautés dressées l’une contre l’autre, et la justice piétinée par la colère.
Informer ou incendier, il faut choisir
À Plum, l’affaire est dramatique. Mais une chose est claire : la vérité doit être établie par la justice, pas par NC1ère, pas par Facebook, pas par les militants.
Le rôle de France Télévisions devrait être d’informer avec sérieux, pas de fabriquer des symboles politiques. Quand le service public devient un accélérateur de haine, il met en péril non seulement la vérité, mais la paix civile.
Informer ou incendier, il faut choisir. France Télévisions, visiblement, a choisi : ce n’est plus l’information, c’est l’idéologie. Et c’est la Nouvelle-Calédonie qui risque d’en payer le prix.