Un retournement inattendu des comportements adolescents. Alors que la France traînait une réputation de consommation élevée, elle s’impose désormais comme l’un des pays européens les plus sobres chez les jeunes de 16 ans.
Une France qui décroche du peloton européen
Les chiffres publiés le 11 septembre 2025 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), dans le cadre de l’enquête ESPAD 2024, marquent un tournant. Alors qu’elle était longtemps pointée du doigt, la France se situe aujourd’hui en dessous de la moyenne européenne pour la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis. En dix ans, la baisse est impressionnante : la cigarette quotidienne à 16 ans passe de 16 % en 2015 à seulement 3,1 % en 2024. Le cannabis, jadis fléau national, chute de 31 % d’expérimentation à 8,4 %. Quant à l’alcool, sept jeunes sur dix y ont goûté, mais ce taux reste inférieur à celui de la majorité des pays européens. Cette évolution démontre qu’avec des politiques publiques claires et une vigilance accrue des familles, la France reprend le dessus.
Tabac, alcool et cannabis : un recul net et durable
La dynamique française est d’autant plus frappante qu’elle s’inscrit à contre-courant de plusieurs voisins européens. Le recul de l’initiation au tabac fait de la France l’un des pays où l’on fume le moins tôt, aux côtés des pays nordiques. Concernant l’alcool, la consommation reste élevée mais plus mesurée : la France appartient désormais au tiers des pays européens les moins buveurs. Sur le cannabis, les résultats sont spectaculaires : l’expérimentation a été divisée par trois et l’usage mensuel atteint son niveau le plus bas depuis vingt-cinq ans. Pour un pays longtemps considéré comme l’épicentre de la culture du cannabis en Europe, ce décrochage est une victoire sanitaire et culturelle.
Drogues dures : une vigilance toujours nécessaire
Si les résultats sont encourageants, l’enquête rappelle que les menaces persistent. En 2024, 3,9 % des adolescents français ont déjà touché à une drogue illicite autre que le cannabis. C’est moins que la moyenne européenne (5 %), mais la présence de cocaïne, d’amphétamines ou de crack dans les expérimentations montre que la France n’est pas épargnée. Toutefois, ici encore, la tendance est au recul : 7,5 % en 2015 contre 3,8 % en 2024. Ces chiffres soulignent l’importance d’un discours de fermeté et d’un encadrement clair face aux dérives. La jeunesse française, mieux protégée, prouve qu’il est possible de réduire la consommation, à condition de refuser la banalisation des drogues.
En définitive, les jeunes Français de 16 ans se démarquent désormais par leur sobriété. Une évolution qui rappelle que les choix politiques, éducatifs et familiaux comptent. Face à une Europe parfois laxiste, la France démontre qu’une ligne claire et ferme donne des résultats.