Les Calédoniens vont devoir s’y préparer : l’électricité change de cap. Le gouvernement ajuste ses règles pour garantir l’équilibre financier et technique du système.
Un choix assumé : faire primer la rigueur et l’efficacité économique sur les illusions d’une énergie gratuite.
Une réforme technique mais cruciale pour les finances du système
Le mardi 23 septembre 2025, le gouvernement calédonien réuni en collégialité a adopté un arrêté majeur modifiant les textes de 2013 encadrant les tarifs de vente et les contrats d’achat d’électricité. L’objectif est clair : assurer l’équilibre budgétaire d’un secteur vital en ajustant les paramètres techniques aux données les plus récentes.
Concrètement, deux volets dominent : l’ajustement des tarifs de transport et de distribution, et la mise à jour du mix prévisionnel de production thermique. Ce travail de précision vise à réduire les écarts entre prévisions et recettes, et à éviter des dérives qui, in fine, pèsent sur le contribuable et le consommateur.
Ajustement des tarifs : la rigueur face à la consommation réelle
Les tarifs publics de l’électricité reposent sur deux composantes : une part fixe liée à la puissance souscrite et une part variable liée à la consommation. Ces dernières années, les prévisions avaient souvent divergé de la réalité, entraînant des tensions financières pour les distributeurs.
Désormais, chaque catégorie de clients verra ses tarifs recalibrés pour coller à la consommation constatée. Cette réforme n’est pas un luxe mais une nécessité : réduire l’incertitude, sécuriser les recettes, garantir la stabilité du réseau. Dans un contexte où la dépense publique doit être mieux maîtrisée, l’exécutif local choisit la voie du sérieux plutôt que celle du laxisme tarifaire.
Le retour en force de Prony Energies dans le mix électrique
Autre point majeur : l’évolution du mix théorique de production thermique. Alors que la centrale de Prony Energies avait été reléguée au second plan en 2024, en raison de travaux et d’une consommation plus faible, elle revient désormais au cœur du dispositif.
Avec une production annuelle réévaluée à 95 GWh destinés à la distribution publique, Prony Energies redevient un pilier stratégique. Son coût de production marginal étant inférieur à celui des centrales de Népoui et de la CAT, sa montée en puissance permettra de rationaliser le système et de réduire les écarts de prévisions sur les achats d’électricité.
Cette orientation technique est aussi un acte politique : valoriser les outils les plus performants et abandonner les illusions d’une production dispersée et coûteuse.
Avec cet arrêté, le gouvernement calédonien affirme sa volonté de gérer avec sérieux un secteur vital, sans céder aux discours démagogiques réclamant toujours plus de subventions. L’électricité a un coût, et ce coût doit être assumé avec transparence et rigueur.
En misant sur un ajustement des tarifs et une planification énergétique réaliste, l’exécutif fait un choix de responsabilité, d’efficacité et de vérité économique. Un choix qui, loin de flatter les passions, place l’intérêt collectif au-dessus des calculs électoraux.