Un gouvernement qui agit, pas qui tergiverse. La Nouvelle-Calédonie a décidé de mettre de l’ordre dans un secteur sensible : l’accueil familial des enfants placés.
Une réforme structurante pour protéger les enfants et encadrer les familles d’accueil
Le mardi 23 septembre 2025, lors de sa réunion de collégialité, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté une série d’arrêtés et présenté deux avant-projets de loi du pays. Parmi eux, une avancée majeure : la création d’un statut pour les assistants familiaux.
Jusqu’ici, ces familles d’accueil vivaient dans un flou juridique inquiétant. Pas de droits statutaires, pas d’obligations précises, pas de garanties claires. Désormais, l’activité sera professionnalisée. Les assistants familiaux, qui accueillent à domicile des mineurs ou jeunes majeurs de moins de 21 ans placés par décision administrative ou judiciaire, verront leur rôle enfin reconnu et encadré.
Ce choix traduit une volonté politique forte : protéger les enfants les plus vulnérables et mettre fin à un système trop permissif, où l’improvisation prenait parfois le pas sur la sécurité. Le texte précise la rémunération, les congés, le nombre et le type d’accueil, tout en établissant un contrat avec la collectivité en tant qu’agent contractuel de droit public.
Des conditions strictes : moralité, santé, logement, assurance
Ce nouveau statut ne sera pas un simple label. Il impose des conditions strictes pour l’obtention d’un agrément de cinq ans, délivré par le gouvernement. Les assistants devront prouver leur moralité, leurs aptitudes éducatives, leur état de santé compatible, un logement adapté et une couverture d’assurance. Les infractions pénales liées à des atteintes contre les mineurs, l’inscription au FIJAIS (fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes), ou encore une radiation pour faute grave rendront l’exercice impossible.
Plus encore, les contrôles viseront non seulement l’assistant familial, mais aussi tous les membres de sa famille âgés de plus de 13 ans. Cette exigence, inédite, place la protection des enfants avant toute considération. Le message est clair : tolérance zéro pour les manquements à la moralité et à la sécurité. La Nouvelle-Calédonie affirme ainsi une politique de rigueur, là où d’autres préféraient fermer les yeux.
Un régime de sanctions pour garantir le sérieux et la confiance
Le texte ne se limite pas à la définition du rôle et aux conditions d’accès. Il introduit un régime de sanctions administratives inédit. Le gouvernement pourra retirer un agrément si les conditions ne sont plus respectées, suspendre temporairement une activité en cas de manquement, ou infliger une amende administrative – doublée en cas de récidive dans les trois ans.
Cette mécanique renforce la crédibilité du dispositif. Fini les demi-mesures ou les arrangements. La collectivité affirme son autorité en se donnant les moyens d’intervenir rapidement et efficacement. C’est une avancée de bon sens : les droits s’accompagnent de devoirs, et la responsabilité ne se négocie pas.
En adoptant ce projet, le gouvernement calédonien rompt avec l’angélisme. L’accueil familial n’est plus une activité vaguement tolérée, mais une mission exigeante, avec des garanties, des obligations et des sanctions.
L’objectif est double : garantir aux mineurs en danger un cadre de vie digne et sécurisé, et restaurer la confiance des institutions comme des familles.
Cette réforme illustre une orientation politique assumée : remettre de l’ordre et de la responsabilité là où régnait l’incertitude. C’est un pas ferme vers une société qui choisit de protéger réellement ses enfants, sans faiblesse ni complaisance.