Le groupe audiovisuel public fait face à de graves difficultés financières atteignant un déficit net à hauteur de 81 millions d’euros. Une situation liée notamment à la chute d’une trésorerie déjà maintenue artificiellement et d’une masse salariale incontrôlable.

France Télévisions dans la tourmente. Déjà secoué par le scandale Legrand-Cohen, le groupe aux 9 000 salariés essuie de lourdes difficultés financières. Un nouveau rapport de la Cour des comptes, dévoilé ce mardi 23 septembre par Le Figaro, pointe des dérives particulièrement alarmantes. Si son chiffre d’affaires a atteint 3,3 milliards d’euros en 2024, le groupe public a amassé quelque 81 millions d’euros de déficit net. Sa situation ne devrait pas s’améliorer en 2025 au vu de la perte d’exploitation de près de 50 millions d’euros prévue.
Masse salariale quasi-incontrôlable
La Cour des comptes explique ces difficultés par plusieurs facteurs. La trésorerie, déjà alimentée artificiellement par des emprunts, pourrait atteindre un solde négatif de près de 27 millions d’euros dès cette année. Les capitaux de France Télévisions ont également connu une « baisse vertigineuse » en huit ans, passant de 294 à 179 millions d’euros, au point qu’ils sont devenus inférieurs à la moitié du capital.
La masse salariale quasi-incontrôlable serait l’une des causes de ces difficultés. Si une baisse des effectifs est constatée, la masse salariale serait en « augmentation structurelle » au vu de l’ancienneté des salariés – dont la moitié a plus de 21 ans de boîte, relate Le Figaro.
Le cadre social de France Télévisions serait aussi particulièrement généreux et proposerait notamment des indemnités de licenciement élevées, un comité d’entreprise généreusement fourni ou encore l’accès à des véhicules de fonction à certains salariés. Certains employés recevraient aussi une rémunération au-dessus de la moyenne et bien au-delà du nombre d’heures de travail effectués. Pour 4 heures de travail, un salarié serait payé pour une journée de 7 heures.
Depuis 2013, le cadre social rigide, qui fixe les contours de 160 métiers au sein de FTV, empêche également toute polyvalence. Un journaliste n’aurait par exemple pas le droit de monter une séquence, étant donné que cette tâche doit être attribuée à un monteur, donne pour exemple Le Figaro. Afin de contourner cette règle, des « unités de compétences complémentaires » (UCC) ont été créées par la direction. Un dispositif toutefois coûteux et peu efficace.
En 2016, la Cour des comptes avait déjà alerté de cette situation qui ne s’est donc pas améliorée en près de dix ans. France Télévisions est pour rappel financé à 80 % par l’argent public, soit 2,6 milliards d’euros par an.
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