Une panne massive paralyse le quotidien de milliers de Calédoniens. Un simple incident technique a révélé la fragilité d’un réseau stratégique.
Une coupure brutale dans tout le Grand Nouméa
Ce mercredi 24 septembre 2025, près de 48 200 foyers ont été privés d’électricité en plein cœur de la journée, vers 12h30. L’origine ? Un défaut survenu au poste 33 000 volts de Ducos, nœud vital du réseau calédonien. En quelques secondes, la panne a frappé Nouméa, Païta et Dumbéa et le Mont-Dore.
Conformément aux dispositifs de sécurité, les protections automatiques se sont déclenchées. Objectif : éviter un black-out généralisé qui aurait paralysé durablement la capitale et ses environs. Une logique comparable au disjoncteur d’une maison, mais appliquée à l’échelle d’un territoire entier. Enercal a rapidement mobilisé ses équipes : dès 12h34, EEC et les communes clientes étaient réalimentées.
Pour les habitants, l’interruption a été courte mais brutale : feux tricolores hors service, commerces à l’arrêt, activités administratives suspendues. Un rappel saisissant de notre dépendance totale à l’électricité dans une société moderne.
Factures, interruptions et sécurité : Enercal clarifie
Très vite, une question a surgi : la facture baisse-t-elle en cas de panne ? La réponse est simple. Elle comprend une partie fixe (prime et redevance de comptage) qui couvre l’accès au réseau et son entretien. La consommation, en revanche, n’est pas facturée pendant une coupure. Autrement dit, le client ne paie pas ce qu’il ne consomme pas.
Enercal insiste : ces coupures ciblées sont des protections nécessaires. Elles permettent de protéger les personnes et le matériel, et surtout d’empêcher qu’un incident localisé ne dégénère en panne générale. Mieux vaut quelques minutes d’interruption que des heures, voire des jours, sans courant. Une logique de sécurité appliquée partout dans le monde.
Enercal vs EEC : pourquoi un rétablissement plus lent ?
Autre interrogation : pourquoi le retour à la normale semble-t-il plus rapide dans certaines communes ? Enercal explique qu’elle assure le rôle de gestionnaire du réseau de transport et du système électrique. Elle achète l’électricité aux producteurs, la transporte en haute tension, puis la livre aux distributeurs.
Dans les communes où Enercal distribue directement, le pilotage et la surveillance sont intégrés dans un même outil. Résultat : la reprise est quasi immédiate. À l’inverse, dans les communes gérées par EEC, les réseaux reposent sur des équipements différents, rendant les opérations plus complexes et donc plus longues.
Cet épisode rappelle une réalité : la cohérence et l’efficacité du réseau ne dépendent pas uniquement de la production, mais aussi de la qualité de la distribution et de la gestion technique. À une époque où l’énergie est une ressource stratégique, la robustesse des infrastructures n’est plus un luxe, mais une nécessité.