Un accord qui rebat les cartes du commerce mondial. Une stratégie qui sécurise les ressources face à l’appétit chinois.
Un partenariat stratégique face à la pression chinoise
L’Union européenne a choisi la voie du réalisme économique. En signant le 23 septembre 2025 un accord de libre-échange global avec l’Indonésie, Bruxelles renforce sa position face à la domination chinoise sur les matières premières. L’archipel, riche en nickel, cobalt et café, devient un fournisseur de confiance pour une Europe en quête d’autonomie stratégique. La réduction de 50 % des droits d’exportation constitue un levier puissant pour sécuriser l’approvisionnement des secteurs clés : transition énergétique, véhicules électriques, électronique.
Dans un contexte où la Chine détient 100 % de l’approvisionnement européen en terres rares lourdes, cette avancée est une bouffée d’oxygène pour les industriels européens. La droite économique ne s’y trompe pas : il s’agit d’une rupture avec la naïveté commerciale passée, un pas vers une Europe plus souveraine et plus offensive.
Une coopération gagnant-gagnant entre l’Europe et l’Indonésie
Avec 280 millions d’habitants et une croissance solide, l’Indonésie est la première économie d’Asie du Sud-Est. L’UE, déjà cinquième partenaire commercial du pays, veut désormais aller plus loin. En 2024, les échanges s’élevaient à 25,6 milliards d’euros ( 3 072 milliards francs CFP), un chiffre appelé à exploser grâce à l’accord. Les Européens y trouvent un relais face à la politique protectionniste américaine, tandis que Nusantara diversifie ses débouchés.
Les investissements européens dans l’archipel vont se concentrer sur des secteurs stratégiques : industrie pharmaceutique, électronique et surtout batteries pour véhicules électriques.
Pour l’Indonésie, l’alliance avec l’Europe est un contrepoids essentiel face à la pression chinoise, mais aussi un signe de modernisation. Bruxelles affiche ici une vision claire : défendre nos intérêts économiques sans céder aux injonctions idéologiques qui paralysent trop souvent la décision politique.
Un compromis réaliste sur l’environnement
Longtemps freinées par la question de l’huile de palme, les négociations ont trouvé une issue pragmatique. L’accord crée un protocole environnemental inédit, avec une plateforme de dialogue pour accompagner les producteurs indonésiens vers la conformité avec la réglementation anti-déforestation. Si certaines ONG dénoncent une porte entrouverte aux importations de produits liés à la déforestation, les milieux économiques saluent une approche pragmatique : la coopération technique plutôt que l’interdiction brutale.
Cette orientation marque un changement de ton.
L’Europe ne renonce pas à ses standards, mais elle les impose par la négociation et l’investissement, pas par le dogmatisme. C’est une ligne claire : protéger l’environnement sans sacrifier la compétitivité européenne. Ce réalisme assumé fait de l’accord UE-Indonésie un modèle à suivre, où croissance et durabilité se conjuguent sans céder à la culpabilisation permanente.