Un peuple lassé par l’instabilité, une nation prête à se relever. En ce 28 septembre 1958, la France choisit de se donner un avenir solide.
Le retour du général de Gaulle et la fin d’un régime épuisé
La IVe République, minée par l’instabilité ministérielle, les compromis stériles et l’impuissance face à la guerre d’Algérie, ne tenait plus. La crise du 13 mai 1958 à Alger précipite les événements. Face à l’effondrement de l’autorité, René Coty se résout à appeler, selon ses propres mots, « le plus illustre des Français », le général de Gaulle, pour former un gouvernement. Investi le 1er juin, de Gaulle obtient les pleins pouvoirs constituants grâce à la loi du 3 juin. En un délai exceptionnellement court de trois mois, sous l’impulsion de Michel Debré, la nouvelle Constitution est rédigée et présentée le 4 septembre place de la République. Le peuple est appelé aux urnes le 28 septembre.
Un plébiscite pour un texte fondateur
Les Français se prononcent massivement en faveur de la Constitution de la Ve République : 82,60 % des suffrages exprimés approuvent le texte. En métropole, près de 80 % des votants disent « oui », malgré une abstention de 15 %. En Nouvelle-Calédonie, le soutien est quasi unanime avec 98,12 % de voix favorables. Seule la Guinée de Sékou Touré rejette le projet et choisit l’indépendance immédiate, qui s’accompagne d’un isolement diplomatique et de la mise en place d’un régime autoritaire. Pour la métropole comme pour l’outre-mer, ce référendum marque une rupture historique : la fin d’un parlementarisme jugé impuissant et le retour à une autorité claire.
La fondation de la Ve République
Promulguée le 4 octobre 1958, la nouvelle Constitution consacre un régime semi-présidentiel, véritable synthèse entre parlementarisme et autorité de l’exécutif. Le président de la République nomme le Premier ministre, peut dissoudre l’Assemblée nationale et dispose de l’article 16, lui permettant d’assumer les pleins pouvoirs en cas de crise. Un Conseil constitutionnel, inspiré des modèles étrangers, est créé pour garantir la constitutionnalité des lois. Le 21 décembre, un collège électoral élit de Gaulle président de la République, investi officiellement le 8 janvier 1959. Michel Debré devient le premier Premier ministre de la Ve République.
Cette date du 28 septembre 1958 reste un tournant majeur de l’histoire française. Par leur vote, les Français ont mis fin à la décadence de la IVe République et offert au général de Gaulle les moyens de refonder l’État. La Ve République, née dans un contexte de crise, demeure encore aujourd’hui la colonne vertébrale de nos institutions.