Chaque 29 septembre, le monde entier s’arrête pour rappeler une évidence trop souvent négligée : sans cœur en bonne santé, il n’y a ni liberté, ni avenir.
En Nouvelle-Calédonie, cette Journée mondiale du cœur prend une dimension particulière grâce au travail acharné des équipes du CHT Gaston-Bourret.
Un symbole mondial, une réalité locale
La Journée mondiale du cœur ne doit pas être réduite à une simple campagne d’affiches ou à quelques slogans convenus. Elle doit être un moment de vérité, une piqûre de rappel : les maladies cardiovasculaires représentent la deuxième cause de décès en Nouvelle-Calédonie. Trop de nos concitoyens vivent encore dans l’illusion que l’on peut ignorer les règles élémentaires de prévention.
Le CHT Gaston-Bourret, lui, a choisi une autre voie : celle de l’exigence, de la rigueur et de la modernité. En 2024, ses équipes ont réalisé plus de 2 000 actes médicaux en cardiologie, dont des ablations complexes de fibrillation atriale, une première sur le territoire. Cette prouesse marque une rupture : la Nouvelle-Calédonie n’est plus condamnée à dépendre d’évacuations sanitaires longues et coûteuses. Elle dispose désormais d’un centre de référence capable de soigner localement ses malades.
Cette date nous rappelle une évidence : protéger son cœur, c’est protéger son pays. L’exemple du CHT prouve que lorsque la volonté politique et médicale se conjugue, les résultats suivent.
Des prouesses médicales rendues possibles par l’excellence
Sous la houlette du Dr Benadel, cardiologue rythmologue arrivé en 2024 de métropole, le service de cardiologie a franchi une étape décisive. Ce spécialiste, formé dans des hôpitaux d’excellence comme Saint-Joseph à Marseille ou la clinique Pasteur de Toulouse, a importé à Nouméa une expertise de pointe.
Grâce à lui et à son équipe, la rythmologie interventionnelle s’est imposée. La technique consiste à cartographier le cœur en 3D, à identifier les foyers électriques anormaux responsables des arythmies, puis à les neutraliser par radiofréquence. Cette méthode, déjà éprouvée à l’international, est désormais pratiquée avec succès en Nouvelle-Calédonie.
Les chiffres sont parlants : 123 pacemakers posés, 46 défibrillateurs implantés, 18 holters, 120 ablations simples et surtout 62 ablations complexes depuis septembre 2024. 35 interventions complexes ont été réalisées sans complication, à raison de deux par semaine.
Ces résultats démontrent une vérité simple : quand la compétence, l’autorité médicale et la discipline collective priment, la santé publique progresse. Contrairement à une logique d’assistanat, cette avancée illustre une médecine de souveraineté, fière et autonome.
Prévention et responsabilité : un combat collectif
Mais la Journée mondiale du cœur ne doit pas seulement célébrer les prouesses médicales. Elle doit aussi rappeler une réalité dérangeante : une grande partie des maladies cardiovasculaires pourrait être évitée par un mode de vie plus sain.
La sédentarité, le surpoids, une alimentation trop riche en graisses et en sel, le tabac et l’alcool sont autant de fléaux évitables. En Nouvelle-Calédonie, ces comportements minent la santé d’une génération entière. Il est temps de cesser de se réfugier derrière des excuses culturelles ou sociales. La prévention commence par une exigence individuelle : pratiquer une activité physique, surveiller sa tension, contrôler son alimentation.
Le 29 septembre, il ne s’agit pas seulement de remercier nos cardiologues – même si leur travail héroïque mérite notre gratitude. Il s’agit aussi de rappeler à chaque Calédonien sa responsabilité. La santé n’est pas un dû automatique, mais un combat quotidien qui exige discipline et volonté.
L’action du CHT Gaston-Bourret illustre ce que doit être une politique de santé : des résultats mesurables, une expertise locale, un refus de la dépendance extérieure. Mais cette avancée n’aura de sens que si chacun accepte de jouer sa part.
La Journée mondiale du cœur n’est pas un simple rituel. C’est un signal d’alarme, un appel à la rigueur individuelle et collective. Le cœur n’attend pas. Grâce au CHT Gaston-Bourret, la Nouvelle-Calédonie sait désormais que la victoire est possible.