À New York, la 4ᵉ Commission de l’ONU a entendu une parole ferme venue de Nouméa : Bougival n’est pas un slogan, c’est une boussole. Sur la scène internationale, Naïa Wateou et Marie-Laure Ukeiwë ont défendu un cap de stabilité, appelé à la réconciliation, et rappelé que « le destin calédonien appartient aux Calédoniens ». Leur message tient en trois points : lucidité sur les violences de mai 2024, alerte sur les ingérences étrangères, et exigence de cohérence politique autour de l’Accord de Bougival : unité, responsabilité, reconstruction.
La gravité du 13 mai 2024 : un impératif d’apaisement
Les événements du 13 mai 2024, est un point de bascule d’une crise qui a « profondément marqué la société ». Leur constat est sans détour : une insurrection « déclenchée par des indépendantistes radicaux » a laissé des blessures matérielles, économiques et morales. Revenir au calme n’est pas un confort, c’est une condition de survie collective.
Dans l’hémicycle onusien, le message est clair : « La sécurité, c’est la première des solidarités ». En d’autres termes, sans ordre, pas de justice ; sans institutions respectées, pas de reprise. D’où l’argument central : « Bougival est l’outil de l’apaisement », le seul cadre capable de rétablir des repères, d’assurer la prévisibilité et de reconstruire la confiance entre autorités, coutumes et citoyens.
Ingérences étrangères : poser des lignes rouges
Deuxième pilier de leur intervention : l’alerte.
La Nouvelle-Calédonie est la cible d’ingérences
ont-elles affirmé, refusant que des acteurs extérieurs « dictent notre agenda ». Le principe posé à l’ONU est net : non-ingérence, non-instrumentalisation, respect du peuple calédonien. La ligne de crête est assumée : ouvrir à la discussion internationale pour mieux informer, fermer la porte aux interventions qui attisent les fractures. Bougival sert ici de pare-chocs institutionnel, capable d’absorber les tensions et de verrouiller l’agenda démocratique au profit des intérêts locaux.
Le double discours dénoncé : choisir la cohérence, pas l’ambiguïté
Troisième axe : la cohérence politique.
Il n’est pas responsable de signer un accord pour dire qu’il n’est pas valable car pas paraphé
ont-elles dénoncé au sujet de responsables indépendantistes « qui soufflent le chaud et le froid ». Dans un territoire fragilisé, le zigzag coûte cher : il démoralise les familles, freine l’investissement, décrédibilise les institutions.
D’où leur appel : « Assumons Bougival ». Car un accord n’est pas une option, c’est « une responsabilité partagée ». Le cap proposé est pragmatique : sécuriser d’abord, normaliser ensuite, prospérer enfin. Pas de réconciliation sans vérité, pas de vérité sans parole tenue.
Unité républicaine, respect des identités : la voie calédonienne
La ligne républicaine défendue n’efface pas les identités ; elle les protège. L’archipel a besoin d’institutions solides pour sécuriser la diversité ; il a besoin d’un cap commun pour laisser respirer les différences.
Ici, la réconciliation n’est pas un discours : c’est « un travail de tous les jours ». Reconnaître les blessures, respecter la coutume, tenir la parole.