30 minutes de direct Facebook, des slogans religieux, et un ton de prêcheur politique. Sous couvert d’un rassemblement pour « l’enseignement catholique », Florent Eurisouke, alias ERSK, s’est offert un show à la gloire de lui-même et de ses causes. Ce live, tourné devant le Congrès, n’a rien d’une simple « mobilisation pacifique ». C’est une démonstration d’instrumentalisation communautaire.
Quand la foi devient un outil de pression
Tout au long de la vidéo, le discours d’Eurisouke alterne entre ferveur religieuse et revendication politique. Le vocabulaire chrétien est mis au service d’un message bien plus terrestre : celui d’un militant qui tente de rallier les croyants à sa cause.
« On ne veut pas des miettes, on veut notre dû pour nos enfants », martèle-t-il, reprenant les mots d’un prêtre, mais dans une mise en scène orchestrée pour nourrir la colère plutôt que la réflexion.
Derrière la croix, le calcul : mobiliser les fidèles pour peser sur les élus. Le congrès devient le décor d’une agitation pseudo-spirituelle où les caméras tournent pour le buzz, plus que pour la foi.
Une mise en scène populiste et confuse
ERSK n’en est pas à son coup d’essai. Habitué des directs Facebook et des outrances verbales, il mélange tout : coutume, religion, dette publique, et attaques à peine voilées contre « les élus ».
« On risque de voir 10 200 enfants privés de repas », lance-t-il d’un ton apocalyptique, avant de transformer la manifestation en tribune populiste.
Les symboles religieux servent de toile de fond à un discours de défiance vis-à-vis des institutions.
Le résultat : une confusion totale entre le spirituel et le politique, où le pathos remplace le bon sens.
L’indignation instrumentalisée
Sous prétexte de défendre les écoles catholiques, le live vire à la récupération émotionnelle. Eurisouke parle de « faim », de « souffrance », de « nos enfants », mais c’est pour mieux accuser les autorités locales d’« abandon ».
Les prêtres sont cités comme caution morale, les chants religieux deviennent slogans de revendication.
« La dette, c’est qui ? – C’est nous ! », scande-t-il, transformant la foule en chœur de manifestants.
Un discours d’autant plus hypocrite que l’intéressé n’assume jamais son rôle de faiseur de tension, préférant se présenter comme simple « témoin ».
Quand l’agit-prop se drape dans la soutane
Au fond, ce live n’est pas une prière, c’est un message politique masqué. Derrière les bénédictions et les remerciements, ERSK joue les martyrs de la cause, attisant un sentiment d’injustice et désignant implicitement des coupables : les institutions, les élus, « les autres ».
Une stratégie classique de victimisation collective, parfaitement huilée, où la religion devient l’arme de la manipulation.
En transformant une cause éducative en meeting déguisé, Florent Eurisouke franchit une nouvelle ligne : celle de l’exploitation de la foi pour exister politiquement.