Depuis sa prise de fonction le 2 mai, Jacques Billant, nouveau Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, a été immédiatement confronté à des défis majeurs. Entre la gestion du premier anniversaire des émeutes du 13 mai et les négociations institutionnelles, son arrivée coïncide avec une période cruciale pour l’archipel. Il revient sur ces point dans l’invité du journal sur NC1ère.
Un dispositif sécuritaire renforcé pour le 13 mai
Dès sa première semaine, M. Billant a supervisé un impressionnant déploiement de forces de l’ordre : 2 600 policiers et gendarmes, 23 blindés, ainsi que des unités d’élite comme le RAID et le GIGN. « Nous sommes incomparablement plus forts qu’en 2024 en termes de stratégie« , a-t-il déclaré, soulignant sa volonté d’une présence visible et mobile des forces de sécurité.
Malgré quelques incidents isolés, la nuit du 13 mai s’est globalement déroulée dans le calme. Toutefois, le Haut-Commissaire reste vigilant : « Nous sommes confrontés quotidiennement à des actes de violence et d’incivilité. Ces actes sont inadmissibles, et je serai intransigeant.«
Dialogue politique et négociations à Déva :
Jacques Billant a participé aux discussions politiques dès son arrivée, y compris au conclave de Déva sous l’égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Si aucun accord global n’a été trouvé, des points de convergence ont émergé, notamment sur :
– Les compétences internationales de la Nouvelle-Calédonie
– La réforme des institutions locales
– La transformation de la filière nickel
– La diversification économique
Un comité de suivi sera mis en place avant fin juin pour poursuivre les négociations.
Tolérance zéro face aux violences et discours racistes
Interrogé sur des tracts racistes circulant dans l’archipel, le Haut-Commissaire a confirmé le dépôt d’une plainte et réaffirmé sa fermeté : « Ces actes sont inacceptables. La sécurité et le respect des lois ne sont pas négociables.«
Élections provinciales : préparation et enjeux sécuritaires
Les élections provinciales doivent se tenir au plus tard le 30 novembre 2025. Jacques Billant assure que les services de l’État sont prêts, tout en soulignant l’importance d’un scrutin apaisé : « Le droit de vote est un pilier de notre démocratie. Je veillerai à ce que ces élections se déroulent dans les meilleures conditions.«
Urgence sociale et économique
La situation sociale reste préoccupante, avec des pénuries alimentaires, des difficultés d’accès au logement et une précarité grandissante. « Il faut éviter une explosion sociale qui menacerait la stabilité du territoire« , a-t-il averti, promettant des mesures pour relancer l’emploi et soutenir les plus fragiles.