Près de 500 militants se sont rassemblés ce week-end au centre socioculturel de Paita pour le 3ᵉ congrès de l’Éveil Océanien. À l’issue du vote, Milakulo Tukumuli a été reconduit à la présidence du parti, accompagné de ses vice-présidents Vaimu’a Muliava et Veylma Falaeo, ainsi que du porte-parole Petelo Sao. On revient sur son élection lors d’une interview sur NC1ère.
Un congrès dans un contexte politique tendu
Ce rassemblement intervient dix jours après l’échec des négociations de Déva et à quelques mois des élections provinciales prévues avant fin 2025. « Nous sommes condamnés à vivre avec cette question binaire entre l’indépendance immédiate et le maintien dans la France à perpétuité. Notre rôle est de rapprocher ces deux extrêmes« , a déclaré Tukumuli.
Parmi les participants, une forte présence de jeunes militants, signe d’un renouvellement générationnel. « À l’université, peu importe nos origines, nous avançons ensemble« , a témoigné une étudiante, reflétant l’aspiration à un destin commun.
Une proposition : un avenant à l’accord de Nouméa
Face à l’impasse politique, l’Éveil Océanien propose un avenant à l’accord de Nouméa, visant à prolonger le processus plutôt qu’à trancher définitivement la question indépendantiste. « Il ne s’agit plus d’un ‘oui ou non’, mais d’un ‘oui ou oui’ entre deux projets : un État associé ou un État fédéré« , a expliqué Tukumuli.
Cette approche cherche à éviter une polarisation brutale, tout en maintenant une voie de dialogue. « Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou n’ont pas résolu cette question en 1988, pas plus que nos aînés en 1998. Nous devons rester humbles« , a-t-il ajouté.
Un électorat en croissance
Depuis sa création en 2019, l’Éveil Océanien a vu son influence progresser :
– 6 000 voix aux municipales de 2019
– 8 000 voix en 2020
– Près de 12 000 voix aux législatives de 2024
« Si nous voulions un parti communautaire, nous l’aurions appelé ‘Éveil Wallisien et Futunien’. Notre ambition est plus large« , a souligné Tukumuli, insistant sur la diversité de son mouvement.
Réactions et perspectives
Le parti se prépare activement aux élections provinciales, tout en appelant à relancer les négociations. « Le dialogue n’est pas mort. Nous devons poursuivre les discussions pour éviter une rupture« , a affirmé le président, en écho aux récentes déclarations de Manuel Valls, favorable à une solution de conciliation.
Prochaines étapes :
– Préparation des provinciales (avant fin 2025)
– Poursuite des discussions sur l’avenant à l’accord de Nouméa
– Mobilisation accrue des jeunes et des communautés