Cyrielle Pindon-Bertholom, Miss Calédonie 2002 et originaire de Vao, a quitté l’archipel quelques semaines avant les émeutes de mai 2024. Installée depuis un an dans le Sud-Ouest de la France avec sa famille, elle tente aujourd’hui de se reconstruire, loin des troubles politiques et sociaux qui secouent son pays natal.
Un départ précipité face à la montée des tensions
Ancienne cheffe d’entreprise en Nouvelle-Calédonie, Cyrielle gérait un gîte florissant à Vao. Mais au printemps 2024, sentant la situation se dégrader, elle prend la décision de partir. « On vivait au jour le jour, sans savoir si les émeutes allaient reprendre. Pour mes enfants et notre sécurité, je ne regrette pas d’être partie« , confie-t-elle.
Son mari est retourné sur le territoire il y a un mois pour tenter de relancer leur affaire, mais la période reste incertaine. « Avec les commémorations du 13 mai, les gens ne sortent plus. On ne sait pas si on pourra tenir financièrement« , explique-t-elle, en contact quotidien avec son époux.
Une reconversion professionnelle en métropole
Aujourd’hui assistante de direction dans une société de mobile home près de Perpignan, Cyrielle a dû s’adapter à un nouvel environnement administratif et professionnel. « En Calédonie, je faisais de la comptabilité et des RH. Ici, tout est différent, j’ai dû tout réapprendre« , raconte-t-elle.
Malgré les difficultés, elle apprécie la stabilité retrouvée, même si son cœur reste attaché à son île. « Ce qui me manque ? Mes amis, ma famille, la nourriture… Les nems, les samoussas, les boulettes, la salade de poisson« , énumère-t-elle avec nostalgie.
Entre deux rives : un avenir incertain
Pour l’instant, un retour en Nouvelle-Calédonie n’est pas envisageable. « Je suis contente d’être ici pour mes enfants, mais la Calédonie reste mon pays. J’y suis née, j’y ai toute ma vie« , souligne-t-elle.
Pendant ce temps, son mari tente de maintenir leur gîte à flot, dans un contexte économique et social toujours fragile. « On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. Pour l’instant, on avance pas à pas« , conclut Cyrielle.
Des propos recueillis par Nc1ère.