Loyal, tranchant, ultramarin : Patrice Faure incarne la fidélité d’État récompensée.
Le nouveau préfet de police de Paris, pilier discret du macronisme régalien, prend la tête d’une forteresse symbolique alors que la sécurité nationale redevient une priorité.
Une nomination présidentielle, symbole d’autorité retrouvée
C’est une nomination hautement politique, décidée dans le plus grand secret avant d’être officialisée en Conseil des ministres. Patrice Faure, 58 ans, ex-directeur de cabinet d’Emmanuel Macron à l’Élysée, devient le nouveau préfet de police de Paris. Il succède à Laurent Nuñez, désormais ministre de l’Intérieur.
Ce choix, directement validé par le président, traduit la volonté d’installer à la tête de la plus puissante administration de France un homme de confiance, loyal et aguerri. Emmanuel Macron, dans un contexte sécuritaire tendu, resserre les rangs autour de ses plus fidèles serviteurs.
Ancien militaire, ancien haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure n’est pas un énarque lisse, mais un homme de terrain. Sa trajectoire, du CAP de pâtissier à la tête de la préfecture de police, raconte une République méritocratique, celle où la volonté supplante les réseaux.
Son franc-parler, souvent tranchant, n’a jamais nui à sa carrière. Au contraire : il a forgé une image d’homme capable de décider, sans trembler, à rebours des postures molles ou technocratiques.
En félicitant son successeur sur X, Laurent Nuñez a salué :
un homme d’expérience ayant occupé des responsabilités majeures, en métropole comme outre-mer.
Un message de courtoisie, mais aussi de respect pour une figure qui a toujours préféré l’action à la communication.
De la Guyane à Nouméa : un préfet forgé dans le réel
Issu d’un milieu modeste, père de six enfants, Patrice Faure incarne cette France silencieuse qui s’élève par le travail. D’abord militaire, puis intégré à la DGSE, il rejoint le ministère des Outre-mer au début des années 2000.
C’est là qu’il découvre la complexité des territoires et forge une conviction : l’État ne se fait respecter que lorsqu’il agit avec autorité. En 2017, préfet de Guyane, il gère la sortie d’un mouvement social d’ampleur. Sur place, il met en œuvre les accords conclus et impose un style direct, parfois brutal, toujours clair.
C’est en Guyane que le président Macron aurait repéré ce serviteur de l’État, réputé pour son verbe cru et son efficacité. Sa phrase restée célèbre « Le problème de l’administration française, c’est qu’il y a plus de slips en dotation que de paires de couilles ! », lui vaut un certain respect dans les cercles militaires et préfectoraux. Un homme qui parle vrai, dans une France administrative où tout le monde chuchote.
En Nouvelle-Calédonie, où il a été haut-commissaire entre 2021 et 2023, il pilote avec rigueur le troisième référendum d’autodétermination. Les acteurs politiques locaux, souvent divisés, reconnaissent en lui un interlocuteur loyal et ferme. Dans l’archipel, son passage laisse le souvenir d’un préfet « de terrain, accessible et respecté ».
Proche de Sébastien Lecornu, l’actuel Premier ministre, Patrice Faure appartient à cette génération de hauts fonctionnaires durs au mal, républicains jusqu’à la moelle, et convaincus que l’autorité n’est pas un gros mot.
Une mission stratégique : restaurer l’ordre et la confiance
Sa prise de fonction intervient dans un climat électrique : le cambriolage spectaculaire de joyaux de la Couronne au Louvre, en plein jour, a secoué l’opinion et relancé le débat sur la sécurité nationale. À la tête de 43 000 agents, dont 27 000 policiers et 8 500 pompiers, Patrice Faure hérite d’une forteresse d’État au cœur de Paris.
Son objectif : rétablir la confiance dans la force publique et renforcer la coopération entre police, pompiers et services de renseignement.
Le préfet de police de Paris dispose d’un champ d’action unique : maintien de l’ordre, lutte antiterroriste, circulation, sécurité civile, délivrance de titres administratifs, et supervision des aéroports franciliens. C’est une machine d’État vieille de deux siècles, née en 1800, qu’il devra moderniser sans la fragiliser.
Les proches du nouveau préfet décrivent un homme de conviction et de courage, souvent exigeant mais toujours juste.
Un portrait qui tranche avec la figure plus policée de Laurent Nuñez, apprécié pour sa rondeur. Le contraste, à la tête de la Préfecture de police, ne passera pas inaperçu : le temps de la diplomatie feutrée cède la place à celui de l’efficacité assumée.
Un rôle à la hauteur d’un homme de devoir, dont le parcours , du fournil à l’Élysée, illustre ce que la République a de meilleur : le mérite, la fidélité et le courage.