Ils refusent la fatalité et rappellent une vérité simple : la sécurité n’est pas négociable. Face à la montée des violences et au fléau de l’alcool, l’État et le gouvernement calédonien serrent les rangs.
L’État et la Nouvelle-Calédonie font bloc face à la délinquance
Le comité de pilotage du Plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance (PTSPD) s’est réuni ce jeudi 23 octobre à Nouméa. Co-présidé par Jacques Billant, haut-commissaire de la République, et Alcide Ponga, président du gouvernement, ce rendez-vous a marqué un tournant : la sécurité redevient une priorité absolue.
Autour de la table : procureur, provinces, maires, forces de l’ordre, associations, éducateurs, tous mobilisés pour faire reculer la violence.
C’est ensemble que nous construirons des réponses à la hauteur des enjeux et que nous redonnerons des perspectives à notre jeunesse, a déclaré le haut-commissaire, déterminé à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.
L’alcool a été désigné comme ennemi public numéro un. Alcide Ponga a martelé la nécessité de :
travailler de concert face à la consommation excessive d’alcool, véritable fléau pour notre société.
Un constat partagé par tous : 80 à 90 % des faits de délinquance sont commis sous l’emprise de l’alcool. Les violences intrafamiliales explosent, touchant directement femmes et enfants, tandis que la population carcérale ne cesse de croître.
Alcoolisation, décrochage, cambriolages : les chiffres qui inquiètent
Les derniers bilans sont sans appel : + 21,6 % de cambriolages, + 7,6 % de violences non crapuleuses.
Un cocktail explosif, alimenté par l’alcool et le désœuvrement de certains jeunes, dont le décrochage scolaire reste une bombe à retardement sociale.
Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement chargée de la protection de l’enfance, a détaillé plusieurs mesures concrètes :
• Encadrement strict de la vente des alambics et de l’alcool à brûler ;
• Visite médicale préventive obligatoire dans les lycées, avec un volet sur la lutte contre les addictions ;
• Renforcement du maillage éducatif et du suivi des mineurs en situation à risque.
Ces actions visent à agir sur les causes profondes de la délinquance. Pas question de se contenter d’un affichage politique : le réalisme et la fermeté priment.
L’objectif est clair : protéger les Calédoniens et préserver l’ordre public face à une criminalité qui mine la cohésion territoriale.
Autorité, prévention et responsabilité : un triptyque assumé
Le Plan territorial de sécurité repose désormais sur trois piliers : prévenir, accompagner, punir.
D’un côté, la prévention passe par l’éducation et la responsabilisation des familles ; de l’autre, la fermeté judiciaire doit rappeler que la République ne plie pas devant la violence.
Les autorités veulent rompre avec le laxisme et assumer un discours de vérité : les excuses sociales ne justifient pas la délinquance.
Le haut-commissaire l’a rappelé : la sécurité n’est pas un droit abstrait, mais une condition de la liberté et de la dignité.
Dans un contexte où les tensions sociales et communautaires fragilisent le pays, le retour de l’ordre et du respect de la loi devient une urgence nationale.
La coordination entre l’État, les collectivités et les forces de sécurité marque un tournant.
Le message est clair : plus aucune zone ne doit échapper à la République.















