Les Calédoniens s’y préparent chaque année, entre recueillement et hommage.
À l’approche de la Toussaint, Nouméa déploie un dispositif sobre mais essentiel : Faciliter l’accès aux cimetières et le devoir de mémoire.
Un dispositif humain pour préserver le respect et la sécurité
Comme chaque année, la Toussaint mobilise les services municipaux de Nouméa. Du 30 octobre au 2 novembre, des navettes gratuites circuleront à l’intérieur du cimetière du 5e Kilomètre pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. Une mesure simple, concrète, qui traduit le respect des anciens et la dignité du lieu. Les horaires de 7h30 à 18h les 30 et 31 octobre, puis de 7h à 18h les 1er et 2 novembre, permettront à tous de se recueillir sans contrainte.
Mais la municipalité le rappelle : même les détenteurs d’une carte PMR ou d’une autorisation spéciale devront utiliser ces navettes. Une règle de bon sens, dictée par la sécurité des piétons dans une période de forte affluence.
À l’heure où la vie moderne accélère tout, Nouméa choisit la mesure et l’attention, fidèle à une tradition française : celle de prendre soin des morts pour mieux honorer la mémoire des vivants.
Des fontaines rallumées, symbole d’entretien et de mémoire
Depuis le 20 octobre, les fontaines des cimetières sont remises en service et le resteront jusqu’au 12 novembre. Ce geste, discret mais attendu, marque l’ouverture du temps de la mémoire. Il permet aux familles d’arroser, nettoyer, entretenir les sépultures, dans un esprit d’ordre et de respect.
À l’heure où certains lieux publics tombent parfois dans le désintérêt, les cimetières de Nouméa restent des lieux d’histoire et de paix, entretenus et surveillés. Le service funéraire municipal, qui regroupe la morgue, les cimetières et le crématorium, s’assure de cette continuité républicaine dans la dignité.
Les près de 20 000 concessions de la capitale rappellent, la profondeur de l’ancrage calédonien dans le sol. Un patrimoine humain, familial, que la mairie préserve sans folklore ni laxisme.
Nouméa, gardienne d’un patrimoine funéraire français
La Ville de Nouméa gère quatre cimetières : ceux du 4e et 5e Kilomètre, ainsi que les deux sites historiques de Numbo et N’Du. Les concessions funéraires y sont strictement encadrées : seules les personnes décédées à Nouméa, y résidant ou disposant d’un caveau familial peuvent y être inhumées. Cette rigueur administrative, parfois jugée austère, garantit en réalité une gestion ordonnée et équitable des lieux de sépulture.
Le centre funéraire municipal du 5e Kilomètre propose aux familles des espaces de recueillement, des salles de cérémonie œcuménique, et un service d’information clair sur les tarifs et les entreprises de pompes funèbres. À l’image de la République, la Ville met l’accent sur la transparence et la neutralité.
Le crématorium municipal, géré par la commune, veille à la qualité technique des installations tandis que les familles restent libres de choisir leur prestataire funéraire. Une approche équilibrée, à la fois publique et respectueuse de la liberté individuelle.
Quant au nouveau salon funéraire, plus spacieux et isolé, il illustre la volonté municipale d’offrir un lieu digne, apaisé, et adapté au recueillement.
À travers ce dispositif, Nouméa montre qu’elle n’oublie ni ses morts ni ses valeurs. La Toussaint, loin d’être une simple formalité religieuse, demeure une fête de la mémoire, une expression d’unité familiale et nationale.
Loin du vacarme politique et des tensions sociales, les Calédoniens, ce week-end-là, se souviendront de ce qui fonde une nation : le respect des siens, la continuité des générations et la fidélité à la terre.
Parce qu’au fond, entre deux gerbes et une prière murmurée, Nouméa réaffirme une vérité simple : la civilisation se mesure à l’attention qu’elle porte à ses morts.















