Deux pages, un livret, une fierté locale. À Koumac, la nature n’est pas qu’un décor : c’est un héritage qu’on choisit de protéger, de valoriser et de transmettre.
Un livret qui réconcilie savoir, fierté et écologie
À l’heure où l’écologie devient souvent un slogan, Koumac agit. La commune du Grand Nord a dévoilé son livret « Flore de Koumac », un véritable voyage au cœur du patrimoine naturel calédonien. Édité par la Ville et signé par Dominique Fleurot, naturaliste passionné et enfant du pays, cet ouvrage de 96 pages rassemble plusieurs décennies d’observations et de savoirs botaniques.
Feuilleter ce livret, c’est redécouvrir les paysages de Koumac, du lagon aux forêts humides, où chaque espèce porte une histoire. L’auteur y met en lumière des plantes endémiques et micro-endémiques, certaines ne poussant nulle part ailleurs qu’à Koumac : une richesse que peu de communes peuvent revendiquer.
« Flore de Koumac » n’est pas un simple catalogue : c’est une déclaration d’amour à la nature calédonienne, un plaidoyer pour une écologie ancrée dans la réalité du territoire. Loin des postures idéologiques, la commune choisit une écologie d’action, à la fois locale, pragmatique et fière de ses racines.
Une commune exemplaire : du livret au terrain
Le lancement du livret s’inscrit dans une démarche plus large. Koumac ne se contente pas de décrire sa flore : elle la protège, la cultive et la partage. Le projet de pépinière polyvalente municipale, porté par un comité local réunissant la SLN Eramet, le RSMA NC, des coutumiers et des associations, est un modèle de coopération territoriale.
Cette pépinière produit des plants adaptés au climat du Nord calédonien, participant à la restauration des écosystèmes, au reboisement et à l’embellissement du village.
Mais surtout, elle crée du lien social et de l’emploi local : jeunes, scolaires, associations et personnes éloignées du travail s’y retrouvent pour agir concrètement en faveur de la biodiversité.
C’est tout le sens du projet de Koumac : unir écologie et cohésion. L’environnement n’y est pas un sujet réservé aux experts ou aux militants urbains, mais un bien commun porté par tous.
Et dans cette dynamique, la Société Calédonienne d’Ornithologie (SCO) joue un rôle clé, rappelant le lien essentiel entre flore et faune.
Les oiseaux du fou marin au pluvier fauve, du pigeon vert au notou, deviennent les ambassadeurs d’un équilibre fragile, reflet de la vitalité du territoire.
Une fierté calédonienne assumée
À Koumac, la protection de la nature rime avec fierté et transmission. Depuis les premières récoltes botaniques d’Eugène Deplanche en 1860, la région garde une mémoire scientifique et culturelle unique.
Ce livret, fruit d’un travail collectif et d’un engagement durable, prolonge cette tradition.
La commune entend désormais aller plus loin : création d’un jardin botanique, élaboration d’un Atlas de la biodiversité communale, actions de renaturation du village, embellissement des espaces publics et valorisation du végétal dans les projets scolaires et touristiques.
Et cette ambition s’exporte. Le 19 novembre prochain, le maire de Koumac, accompagné de deux adjoints, participera au séminaire national « Biodiversité & Outre-mer : raconter, orienter, restaurer – Cap sur l’avenir », organisé par l’Office français de la biodiversité (OFB).
Ce déplacement sera l’occasion de présenter officiellement le livret « La valorisation du végétal – Flore de Koumac »et de mettre en lumière les actions exemplaires de la commune en faveur de la préservation de la biodiversité.
Une reconnaissance méritée pour un territoire qui, loin des effets d’annonce, passe de la parole aux actes.
À l’heure où tant de discours se perdent dans le catastrophisme, Koumac choisit l’espérance :
l’espérance d’un développement durable fondé sur le travail, la connaissance et la fierté locale.
Ici, la biodiversité n’est pas un enjeu abstrait : elle est un patrimoine vivant, un moteur de cohésion et un symbole d’attachement à la terre calédonienne.
En associant institutions, coutumiers, entreprises et citoyens, Koumac démontre que la défense de la nature peut être une aventure collective et patriotique.
Parce qu’aimer son pays, c’est aussi protéger ce qu’il a de plus rare : sa beauté naturelle et sa diversité vivante.















