La fracture est désormais consommée au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie (CCI-NC). Face au refus de David Guyenne de se mettre en retrait malgré l’affaire judiciaire qui le vise, les élus du groupe Alliance pour la Relance annoncent leur retrait du fonctionnement public de l’institution. Un geste fort, inédit, qui signe la perte de confiance entre les deux camps.
Une présidence contestée
Réunis en amont de l’Assemblée générale du 31 octobre, les onze élus d’Alliance pour la Relance ont acté une position claire : ils ne participeront plus aux Assemblées générales ni aux réunions présidées par David Guyenne, tant que celui-ci refusera de se mettre en retrait.
Nous refusons d’être assimilés à une présidence dont l’image porte atteinte à la crédibilité de la CCI et du monde économique calédonien,
écrivent-ils.
Une demande jugée « simple et respectueuse de la présomption d’innocence » : que le président suspende temporairement ses fonctions le temps de l’enquête.
Une gouvernance verrouillée
Le communiqué souligne également le déficit de dialogue interne et l’exclusion systématique de l’opposition du Bureau de la CCI, malgré ses demandes répétées. Une situation qui, selon eux, empêche tout débat contradictoire et prive l’institution du pluralisme nécessaire à son bon fonctionnement.
Les élus de l’opposition continueront toutefois à siéger dans les commissions de travail, par respect pour leurs ressortissants et pour défendre les dossiers économiques des entreprises calédoniennes.
L’éthique contre la résignation
Déjà, après l’Assemblée générale extraordinaire du 10 septembre, le ton était donné : Alliance pour la Relance dénonçait une “crise de gouvernance profonde” et une majorité “aveuglée par la volonté de protéger son président”.
Le maintien de David Guyenne, malgré la tempête judiciaire, fragilise selon eux la crédibilité de la CCI-NC auprès des entreprises, des partenaires publics et de l’opinion.
Une institution publique et ses dirigeants se doivent d’être exemplaires, au-dessus de tout soupçon, guidés par l’éthique et la transparence,
rappellent-ils dans leur communiqué.
Une CCI affaiblie, un président isolé
Ce nouveau bras de fer accentue l’isolement du président Guyenne, déjà confronté à une crise d’image majeure et à une défiance croissante au sein du monde économique.
Alliance pour la Relance, qui représente près de 50 % des voix exprimées lors des dernières élections consulaires, appelle désormais les élus de la majorité à prendre leurs responsabilités.
Le mot est lâché : la CCI-NC s’enfonce dans une impasse morale et institutionnelle. Et plus le président s’accroche à son fauteuil, plus il entraîne l’institution dans sa chute.
















