La Chine avance masquée, mais sûrement. En multipliant les séminaires et les partenariats, Pékin façonne pas à pas son influence dans le Pacifique.
Un empire de persuasion en marche
Le 4 novembre à Pékin, Zhao Leji, président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire, a reçu les représentants du Séminaire pour les pays insulaires du Pacifique. Derrière les discours officiels et les poignées de main, se joue une stratégie d’influence maîtrisée : celle d’un soft power chinois qui avance méthodiquement, en silence.
La Chine ne se contente plus de bâtir des ports et des routes : elle veut façonner les esprits et les institutions.
Une coopération sous le signe de la fidélité
Zhao Leji a vanté la bonne dynamique des relations entre Pékin et les États du Pacifique, promettant une amitié durable et une coopération “gagnant-gagnant”. Il a appelé à renforcer la confiance politique mutuelle et à aligner les Nouvelles Routes de la Soie sur la Stratégie 2050 pour le Pacifique bleu, tout en s’appuyant sur les quatre grandes initiatives mondiales défendues par la Chine : développement, sécurité, civilisation et gouvernance globale.
En réponse, les délégations insulaires ont réaffirmé leur adhésion au principe d’une seule Chine, consolidant un soutien politique précieux pour Pékin.
Le Parlement comme nouvel outil d’influence
Sous couvert d’échanges législatifs, Zhao Leji invite à partager les expériences de gouvernance et de supervision pour “renforcer les garanties juridiques de la coopération”. En pratique, cela revient à tisser des liens politiques durables et à façonner une élite régionale familière du modèle chinois.
C’est la nouvelle frontière du soft power : moins visible que les grands chantiers, mais tout aussi stratégique.
Un Pacifique sous séduction chinoise
Des Fidji à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la main de Pékin s’étend désormais au cœur même des institutions. La diplomatie économique cède la place à la diplomatie parlementaire, dans une entreprise d’influence globale.
Le Pacifique bleu devient peu à peu un laboratoire du modèle chinois, où la loyauté politique se cultive à coup de séminaires et d’accords bilatéraux.















