À quatre mois des élections municipales, le mouvement Les Loyalistes entre en campagne. Dans un communiqué publié ce 5 novembre, le parti a officialisé les investitures de Levay Roy à Bourail, Antoine Romain à Païta, Cynthia Jan à Dumbéa et Nina Julié au Mont-Dore. Un casting pensé pour conjuguer renouveau, expérience et unité, dans un contexte où la reconstruction politique post-émeutes reste un enjeu majeur.
Une équipe soudée pour un message simple : l’unité
Ce qui frappe d’abord, c’est la cohérence du message. Le communiqué parle d’« une Nouvelle-Calédonie unie, confiante et entreprenante ». Ce triptyque, devenu mantra loyaliste, illustre la volonté de tourner la page des divisions. Les quatre candidats ont été choisis pour leur ancrage local et leur profil de terrain.
Les Loyalistes veulent rassembler autour d’un projet clair : proximité, responsabilité, efficacité. Des mots qui sonnent comme une réponse aux critiques d’un pouvoir local jugé parfois trop éloigné des réalités du quotidien.
L’union reste la seule voie vers la victoire du camp non-indépendantiste
rappelle le communiqué. Dans le fond, c’est aussi un avertissement à leurs partenaires : pas question de jouer la dispersion face aux indépendantistes et aux dissidences.
Bourail, Païta, Dumbéa, Mont-Dore : quatre fronts politiques
L’enjeu est majeur dans ces communes symboliques.
- À Bourail, Levay Roy veut incarner la relève d’un camp conservateur local attaché à l’ordre et au développement agricole.
- À Païta, Antoine Romain se présente dans une commune charnière, bastion loyaliste mais désormais convoitée par les indépendantistes et leurs affidés.
- À Dumbéa, Cynthia Jan, figure féminine et dynamique, représentera le renouveau d’un électorat urbain jeune et exigeant sur les questions de logement et de sécurité.
- Enfin, au Mont-Dore, Nina Julié mise sur sa stature de responsable politique expérimentée pour consolider l’assise d’un territoire-clé, à la fois rural et périurbain.
Cette stratégie territoriale n’est pas anodine : elle vise à mailler la Grande Terre du Sud au Nord, en alignant des visages complémentaires et en affichant une même ligne politique.
Un pari de cohérence dans un paysage fragmenté
Depuis 2023, la droite calédonienne souffre de divisions internes. Entre ambitions personnelles, fractures institutionnelles et débats sur l’accord de Bougival, la famille non-indépendantiste a peiné à parler d’une seule voix.
L’investiture coordonnée de ces quatre candidats marque donc un tournant : celui du recentrage et de la reconstruction politique.
Dans les faits, Les Loyalistes savent que chaque victoire municipale pèsera lourd dans le rapport de force futur, notamment à l’approche du scrutin provincial repoussé à juin 2026.
Un signal envoyé à l’électorat modéré
Au-delà des militants, c’est l’électorat modéré que le mouvement cherche à reconquérir. Après les violences de mai, nombre de Calédoniens réclament des élus de proximité capables de restaurer la confiance.
Ces investitures veulent montrer une droite moins idéologique, plus gestionnaire, soucieuse du concret : sécurité, développement économique local, éducation, cadre de vie.
C’est le retour à la politique des maires bâtisseurs, loin des postures institutionnelles.
Avec ces investitures, Les Loyalistes reprennent la main sur le terrain. Le message est clair : unir pour reconstruire. Reste à savoir si cette stratégie d’unité pourra résister aux ambitions locales et aux tensions de l’après-Bougival. En mars 2026, les urnes diront si l’appel à la cohérence a trouvé un écho dans le cœur des Calédoniens.
















