C’est une Calédonie rurale debout qui s’est réunie ce 28 octobre à Nessadiou, pour la 3ᵉ édition de la rencontre entre les éleveurs et la gendarmerie. Sous le regard du général commandant la gendarmerie et du président de la Chambre d’agriculture et de la pêche (CAP), le ton était clair : l’heure n’est plus à la plainte, mais à l’action.
Autour des tables rondes, un constat partagé : les éleveurs ne veulent plus subir.
Vols de bétail, dégradations d’exploitations, agressions verbales : le monde agricole calédonien en a assez d’être la cible de délinquants souvent impunis. Dans un territoire où l’élevage reste un pilier économique et culturel, protéger les fermes, c’est protéger la Nouvelle-Calédonie.
Une alliance de terrain entre éleveurs et forces de l’ordre
La rencontre, organisée au pôle animal de la CAP, a réuni les représentants de la Chambre d’agriculture et de la pêche, le commissaire délégué de la République pour la province Nord, les gardes nature de la province Sud, le vice-procureur du parquet de Nouméa, ainsi que de nombreux éleveurs et leurs référents gendarmes.
L’objectif : renforcer la coopération opérationnelle sur quatre thématiques majeures : sécurité des exploitations, gestion des conflits, lutte contre le recel et la vente illégale de viande, et meilleure coordination entre la gendarmerie et le monde rural.
Dans une atmosphère conviviale mais lucide, les participants ont partagé leurs difficultés, leurs expériences et leurs attentes. Car dans certaines vallées isolées, les vols de bétail ne sont plus de simples faits divers : ils minent la confiance, ruinent des années de travail et sapent le tissu social.
L’État aux côtés du monde agricole
Présents en nombre, les représentants de l’État ont tenu à réaffirmer leur engagement. Le vice-procureur a rappelé que les vols d’animaux sont des délits graves, passibles de poursuites systématiques. La gendarmerie, de son côté, a détaillé le renforcement des patrouilles et la mise en place d’un réseau de référents éleveurs-gendarmes, une initiative saluée pour sa proximité et son efficacité.
Cette stratégie, déjà testée avec succès dans certaines communes, repose sur une vigilance partagée : les éleveurs alertent, la gendarmerie intervient rapidement, et les circuits illégaux de revente de viande sont progressivement démantelés.
Un modèle de coopération pragmatique et responsable, loin du laxisme et des grands discours.
Une Calédonie qui choisit la responsabilité et la cohésion
Au-delà des enjeux de sécurité, cette 3ᵉ édition a aussi mis en avant une certaine idée de la ruralité : celle du travail, de la solidarité et de la dignité. Les échanges se sont conclus autour d’un cocktail de l’amitié, dans une ambiance simple et fraternelle, où chacun a salué l’esprit de corps retrouvé entre les éleveurs et les forces de l’ordre.
Nous ne sommes pas des assistés, mais des acteurs de terrain, a résumé un participant.
Ce ton ferme, empreint de fierté et de réalisme, illustre la ligne de fond de cette rencontre : protéger le monde rural, c’est défendre la nation.
Dans un territoire souvent fracturé, voir l’État, la justice et les agriculteurs avancer ensemble est un signal fort. Une démonstration que la sécurité et l’autorité ne s’opposent pas à la convivialité et à la proximité.
À Nessadiou, la République s’est tenue debout aux côtés de ses éleveurs, rappelant que l’ordre n’est pas une option, mais le fondement de la liberté.
Rendez-vous est déjà pris pour la 4ᵉ édition, avec une ambition claire : poursuivre les avancées, consolider les réseaux et ne jamais laisser les campagnes seules face à la délinquance.
(Crédit photo : Gendarmerie de Nouvelle-Calédonie)























