Deux fois par an, le pays parle de harcèlement. Une seule journée, pourtant, rappelle à tous qu’il ne s’agit pas d’un sujet médiatique, mais d’un combat permanent.
En Nouvelle-Calédonie, le 6 novembre 2025 devient un marqueur politique : protéger nos enfants n’est plus une option.
Une journée nationale pour rappeler que la vigilance ne doit jamais faiblir
Chaque année, la journée nationale du 6 novembre agit comme un électrochoc. En 2025, elle prend une dimension particulière : la Nouvelle-Calédonie veut en finir avec l’omerta, en rappelant que le harcèlement scolaire n’épargne aucune commune, aucun établissement, aucun niveau social. Derrière les slogans, il y a des vies bouleversées, des jeunes brisés, des familles démunies.
Cette journée sert d’abord à une chose : mettre en lumière ce que certains préfèrent encore minimiser. Le harcèlement n’est pas une « histoire entre enfants », mais une violence répétée, verbale, physique ou psychologique, et dont la fréquence inquiète profondément les équipes éducatives. Dans un contexte où la violence de rue gagne parfois les cours de récréation, le vice-rectorat rappelle une ligne simple : l’école doit redevenir un lieu sûr.
Le 6 novembre, les établissements organisent des débats, des ateliers, des rencontres avec les familles, des retours d’expérience et des temps de sensibilisation. L’objectif est clair : briser le silence, repérer les signaux faibles, encourager les élèves à parler avant que les situations ne s’aggravent. Car les chiffres le montrent : là où la parole circule, les violences reculent.
Cette journée est aussi un moment d’unité du pays. Elle rappelle que la lutte contre le harcèlement n’est pas l’affaire d’une seule collectivité ni d’un vice-rectorat, mais une responsabilité collective : élèves, adultes, parents et institutions. Une vision fondée sur le bon sens, l’autorité et le refus du laxisme.
Protéger les élèves : une priorité réaffirmée par le vice-rectorat
En 2025, l’administration éducative calédonienne franchit un cap : 100 % des établissements publics du second degré disposeront d’un protocole anti-harcèlement et d’équipes ressource formées d’ici la fin de l’année scolaire. Une annonce qui ne doit rien au hasard : les violences scolaires ne cessent d’augmenter, et l’institution a décidé de reprendre la main.

Les équipes rappellent un principe fondamental : aucun enfant ne doit affronter seul un agresseur ou un groupe. Le harcèlement repose sur une mécanique bien identifiée : domination, répétition, isolement, parfois sous l’œil passif de témoins qui, sans le vouloir, renforcent le rapport de force. C’est précisément pour briser ce cercle que le vice-rectorat renforce ses dispositifs.
La Délibération 106 réaffirme d’ailleurs une exigence claire : assurer un climat de confiance et de réussite, garantir la sécurité des personnels et des élèves, et permettre à chacun d’apprendre sans peur. Une ligne politique qui assume une chose : la protection des enfants passe aussi par l’autorité et la fermeté.
Les familles sont également rappelées à leurs responsabilités. Trop de situations perdurent parce que les parents sont mal informés, dans le déni ou pensent que « ça passera ». Le vice-rectorat tranche : sans coopération parentale, aucune lutte ne peut réussir.

Cyberharcèlement, écoute, prévention : une mobilisation qui dépasse le 6 novembre
Si la journée du 6 novembre reste un symbole fort, elle n’est qu’un jalon dans un combat quotidien. Le harcèlement scolaire se prolonge désormais dans le numérique, là où les adultes ne voient rien et où les humiliations peuvent circuler des centaines de fois en quelques heures.
Le cyberharcèlement se manifeste par :
– insultes ou menaces répétées
– propagation de rumeurs
– usurpation d’identité
– piratage de comptes
– diffusion de photos ou vidéos humiliantes
– création de groupes de dénigrement
– sexting non consenti et vengeance pornographique
Un élève cyberharcelé ne peut pas « déconnecter », et c’est ce qui rend ces violences particulièrement graves. La pastille bleue d’un message peut démolir une soirée, un week-end, une année scolaire. Là encore, la réponse doit être ferme : le numérique n’est pas une zone de non-droit.

Pour soutenir les jeunes, un outil essentiel reste mobilisable : SOS Écoute (05 30 30), un numéro gratuit, anonyme, disponible 7 jours sur 7. Il permet aux élèves de trouver un interlocuteur formé, capable de les orienter et de recueillir leurs confidences sans jugement.
Des ressources existent également en ligne via NonAuHarcelement.gouv.fr et la page locale SOS Écoute. Mais l’essentiel demeure dans l’établissement : des adultes formés, une parole libérée, des témoins responsabilisés.
Au fond, le message du 6 novembre 2025 est limpide : le harcèlement scolaire n’est pas une fatalité, mais un fléau que l’on combat par la vigilance, l’autorité assumée, la coopération entre familles et écoles, et la certitude que la parole des élèves doit être entendue, soutenue et protégée.















