Le FLNKS se dit prêt au dialogue, mais uniquement sur la voie vers la souveraineté, oubliant les trois référendums déjà tranchés.
Un dialogue à sens unique sur l’avenir institutionnel
Le FLNKS a publié ce 7 novembre un communiqué signé par Dominique Fochi, affirmant rester « ouvert au dialogue » avec la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou. Mais à la lecture du texte, le message est clair : le Front n’envisage aucune discussion hors du cadre de la décolonisation et de l’accession à la pleine souveraineté.
Loin d’un compromis institutionnel, le FLNKS conditionne tout échange à la libération des “prisonniers politiques”, à la fin des poursuites judiciaires et à la reconnaissance du droit inaliénable du peuple kanak à disposer de lui-même. En d’autres termes, le dialogue ne porterait que sur les modalités d’une indépendance déjà décidée par le mouvement.
Le socle de l’accord de Nouméa… pourtant arrivé à son terme
Dominique Fochi affirme que « le socle politique et juridique reste l’accord de Nouméa ». Pourtant, ce texte a été pleinement appliqué et clos par trois référendums successifs entre 2018 et 2021. À chaque fois, une majorité claire de Calédoniens a refusé l’indépendance, validant la trajectoire d’un avenir commun au sein de la République.
En rappelant sans cesse le processus de décolonisation, le FLNKS semble nier la légitimité de ces scrutins et maintenir un discours figé sur une souveraineté déjà rejetée par les urnes. Cette posture entretient une ambiguïté : parler de “dialogue”, tout en refusant d’admettre le résultat démocratique.
Le piège d’un dialogue impossible
Le communiqué salue le soutien d’organisations internationales, tout en dénonçant la méthode de l’État français. Le FLNKS y voit une « fermeture du dialogue » après la décision du Conseil constitutionnel de valider le troisième report des élections provinciales. Mais c’est bien le Front lui-même qui pose les lignes rouges : pas de réforme institutionnelle hors du cadre de la décolonisation, pas de discussion sur une Calédonie française rénovée.
Cette stratégie révèle un double discours : appeler à la concertation, mais en refusant tout cadre politique qui ne mènerait pas à l’indépendance. Après trois référendums, cette position questionne la sincérité du mot “dialogue”.
















