Deux ans après une crise sanitaire mondiale qui a rappelé la valeur de la science, la France continue de faire rayonner son expertise dans le Pacifique.
Et cette fois, c’est un jeune chercheur calédonien qui rappelle que l’excellence française reste un repère solide dans un monde instable.
Le mérite et l’excellence : la France récompense ceux qui travaillent
À Hô Chi Minh-Ville, lors du Pasteur Network Annual Meeting 2025, une distinction a rappelé une vérité simple : le travail, la rigueur et l’engagement paient.
Le Dr Grégoire Davignon, biologiste moléculaire à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, a reçu le Talent Award pour son projet « Leptospirosis: shedding light on a neglected disease », une démarche qui associe recherche et communication scientifique.
Sous le regard de la vice-ministre vietnamienne de la Santé, de la direction internationale de l’Institut Pasteur et de dirigeants d’instituts du réseau, il a été mis à l’honneur parmi les jeunes scientifiques de moins de 40 ans.
Ce prix, financé par l’Institut Pasteur à Paris depuis 2017, distingue les chercheurs prometteurs capables de faire le lien entre la science et la société.
Une exigence particulièrement importante pour une maladie comme la leptospirose, encore trop peu connue alors qu’elle frappe durement les régions tropicales.
Son travail, centré sur la régulation génétique des biofilms de Leptospira interrogans, éclaire un mécanisme essentiel de l’adaptation de la bactérie aux milieux tropicaux un enjeu majeur dans un territoire comme la Nouvelle-Calédonie, où les épisodes de pluies intenses favorisent les contaminations.
Dans une approche One Health, il relie santé humaine, santé animale et environnement, confirmant la nécessité d’une vision globale pour répondre aux défis sanitaires du Pacifique.
Loin de se limiter au laboratoire, ses recherches ont été présentées lors de conférences internationales aux États-Unis, en Belgique et en France une manière de rappeler que la science française continue d’occuper le terrain à l’heure où d’autres puissances tentent de peser sur l’espace indo-pacifique.
Quand la France assume : vulgariser, transmettre, convaincre
Dans une époque saturée d’idéologies victimaires et de relativisme, la communication scientifique devient un acte de résistance.
Le Dr Davignon l’a compris : la recherche n’a de poids que si elle est expliquée et partagée.
Demi-finaliste du concours national Ma thèse en 180 secondes, récompensé lors d’un hackathon international en Australie, il maîtrise l’art de rendre accessible un sujet complexe sans le dénaturer une qualité rare, saluée par les acteurs du Pasteur Network.
Il s’investit chaque année dans la Fête de la science, intervient auprès de publics variés étudiants, lycéens, responsables institutionnels et participe à la formation de la nouvelle génération.
Ses prises de parole lors de rencontres du Forum des îles du Pacifique et d’échanges avec des responsables politiques, dont le ministre français des Outre-mer, témoignent d’un engagement clair : reconnecter la science au réel, loin des slogans et des émotions.
Dans un monde où les réseaux sociaux saturent le débat d’opinions approximatives, cette capacité à transmettre des faits est devenue un outil stratégique.
Comme l’a rappelé Odette Tomescu Hatto, vice-présidente des affaires internationales à l’Institut Pasteur,
La communication scientifique est un outil puissant pour façonner l’avenir de la santé publique.
Une affirmation qui porte un message clair : la vérité scientifique reste le meilleur antidote contre les peurs et les manipulations.
Une jeunesse calédonienne qui refuse le déclin et choisit l’action
Le parcours du Dr Davignon souligne une réalité trop souvent occultée : la jeunesse calédonienne n’a pas vocation à rester spectatrice ou prisonnière d’une vision fataliste du territoire.
Ancien président de l’Association des doctorants de Nouvelle-Calédonie, il a accompagné de nombreux jeunes chercheurs et contribué à structurer une communauté scientifique locale ambitieuse.
Cette dynamique est essentielle pour un territoire confronté à des défis sanitaires réels maladies émergentes, risques climatiques, zoonoses et qui a besoin d’experts formés, exigeants et ancrés dans le réel.
Ses travaux sur la leptospirose, une maladie qui touche d’abord les plus vulnérables, rappellent que la science n’est pas un luxe, mais un outil de protection et de souveraineté.
En valorisant la recherche calédonienne, le Talent Award envoie aussi un message politique : l’excellence française peut et doit s’exprimer dans tous les territoires, sans céder à un discours de renoncement.
C’est cette France-là que le Pasteur Network a saluée : une France qui agit, qui innove et qui refuse d’abandonner le terrain des savoirs.
En récompensant les travaux du Dr Davignon, le Pasteur Network met en lumière une stratégie essentielle : rapprocher la science des citoyens pour renforcer la résilience sanitaire.
Le Talent Award 2025 n’est donc pas seulement une médaille : c’est un symbole celui d’une France qui croit encore en ses chercheurs, qui valorise l’effort et qui refuse de se résigner au déclin scientifique.
Et depuis Hô Chi Minh-Ville, c’est la Nouvelle-Calédonie qui montre, une fois de plus, qu’elle peut faire partie de cette France qui avance.















