Les “Coups de Gueule” (Océane FM) a fait remonter à la surface un mécontentement massif : la peur d’une rupture des pensions dès juin 2026. À l’antenne, retraités, actifs et chefs d’entreprise ont mis des mots crus sur une angoisse collective : la confiance est brisée. Au cœur des appels : la CAFAT, les élus, les syndicats et une exigence simple : des explications publiques, chiffrées, datées.
“On a bossé toute une vie” : la dignité en question
La majorité des interventions ont dit la même chose, avec des mots différents : la retraite, ce n’est pas une faveur, c’est un dû.
On a travaillé toute notre vie pour toucher 25 000 F de retraite !
Qu’ils viennent à la télé expliquer ce qu’ils ont fait du milliard !
CAFAT, “le milliard” et le silence des corps intermédiaires
Sur les ondes, plusieurs auditeurs ont attribué la crise à des décisions politiques passées, évoquant un « emprunt d’un milliard » dans la caisse. D’autres ont ciblé l’inaction des syndicats :
Pourquoi le syndicat des retraités ne parle pas de cet emprunt ?
Qu’on nous montre les comptes : qui touche quoi, comment, depuis quand ?
Fait saillant : l’exigence d’un audit public (dates, montants, engagements de remboursement) et d’une prise de parole officielle :
Qu’ils viennent à la télé, chiffres en main.
Sans préjuger du fond, une évidence s’impose : l’opacité perçue nourrit la défiance, et la défiance fragilise tout le système.
Vanuatu, capitalisation et tentation du “cash out”
Face au modèle par répartition (les actifs financent les retraités), l’antenne a vu surgir une comparaison : le Vanuatu, où certains récupèrent en une fois leurs cotisations à la retraite.
Ici aussi, qu’on nous rende ce qu’on a cotisé ; à nous de gérer la fin de vie.
Mieux vaut tout prendre d’un coup que d’attendre et ne rien voir venir.
Ce désir de capitalisation traduit une réalité : lorsque la confiance chancelle, les individus préfèrent reprendre la main. En creux : un avertissement aux décideurs, sans garanties, le système par répartition perd ses piliers.
L’effet domino : emploi, travail au noir, cohésion
Dernier fil rouge, glaçant : si les pensions s’arrêtent, le travail au noir s’installera.
Sans retraite, les gens travailleront au noir pour survivre
Si on nous dit en mai-juin qu’il n’y a plus rien, pourquoi continuer à cotiser ?
Cette logique, implacable, décrit une pente dangereuse : moins de cotisations → moins de recettes → plus d’instabilité. Autrement dit, un cercle vicieux.
L’heure de vérité
La séquence “Coups de Gueule” n’est pas un déversement : c’est un ultimatum citoyen. Les auditeurs ne réclament ni miracle ni slogans, mais des chiffres, des dates, des garanties. La confiance ne se décrète pas : elle se documente.
À celles et ceux qui tiennent la plume budgétaire : parlez net, vite, et preuves à l’appui. C’est à ce prix que la solidarité et donc la paix sociale tiendront encore.















