Le 6 novembre dernier, les services de l’État ont mené une opération d’envergure à Rivière‑Salée, sur réquisition du Parquet de la République de Nouméa : sous la conduite de la Direction territoriale de la police nationale de Nouvelle‑Calédonie (DTPN 988), avec le soutien de la Gendarmerie nationale et des Douanes françaises, un nakamal a été contrôlé et un trafic de stupéfiants démantelé. Cette intervention illustre le renforcement de la lutte contre les réseaux de drogue et les activités illégales en Nouvelle-Calédonie.
Le coup de filet et les saisies
L’opération, lancée sur ordonnance du procureur, visait un établissement de type nakamal dans le quartier de Rivière-Salée. Le contrôle mené a permis la saisie :
- Plus d’1 kg de cannabis (herbe)
- Près de 900 g de cocaïne
- Environ 200 000 F CFP en liquide
La direction de l’enquête a été assurée par la brigade des stupéfiants de la DTPN, avec un appui de la police aux frontières et l’intervention d’une équipe maître-chien des Douanes, spécialisée dans la détection de stupéfiants. Ces chiffres confirment une opération significative dans un contexte régional où les trafics se multiplient.
Les interpellations et poursuites
Le gérant du nakamal et plusieurs individus ont été interpellés à l’issue de l’opération. L’enquête a mis en lumière plusieurs infractions : dissimulation d’activité, dissimulation de salariés, usage d’un établissement comme point de trafic. Les services de la police aux frontières ont relevé le manquement à leurs obligations de surveillance des flux de personnes et de marchandises. Cette coordination entre DTPN, gendarmerie, douanes et police aux frontières reflète une stratégie commune : « interrompre le maillage territorial des revendeurs ».
Contexte et enjeux sécuritaires
La Nouvelle-Calédonie fait face à un accroissement des trafics de stupéfiants, tant en provenance maritime que via les circuits locaux. Un précédent dossier avait abouti à la saisie de plus de 42 kg de cocaïne en 2025. Dans ce cadre, l’opération du 6 novembre s’inscrit dans une dynamique de « zéro tolérance ». L’utilisation d’un nakamal, traditionnellement un lieu culturel ou associatif, à des fins de trafic renforce l’urgence de la réponse. Sur le plan sécuritaire, cette affaire pose plusieurs défis : repérer les zones grises de l’économie informelle, assurer le maillage policier sur les établissements de proximité, et sensibiliser les riverains à signaler les nuisances.
Cette opération illustre bien que l’État et ses services investissent de façon ciblée les zones de vulnérabilité locale. Mais l’efficacité d’un tel coup de filet ne saurait masquer la nécessité d’un travail de fond.
Vers une action durable et globale
L’opération menée à Rivière-Salée marque un succès ponctuel, mais elle appelle à une réponse globale : renforcer la prévention jeunesse, encourager les signalements citoyens, et développer les contrôles dans des établissements parfois hors radar. Le fait que le lieu du trafic soit un nakamal souligne que les trafiquants s’insèrent dans le tissu social local pour camoufler leurs activités. Un travail partenarial avec les associations de quartiers, les mairies, et les services de l’ordre paraît indispensable.
L’opération du 6 novembre à Rivière-Salée représente un coup dur porté au trafic de stupéfiants en Nouvelle-Calédonie. Elle démontre que la coopération entre DTPN, gendarmerie, douanes et autres services est capable d’intervenir efficacement sur le terrain. Pour autant, l’action ne doit pas rester ponctuelle : il faut convertir ce succès en impulsion durable, mobiliser les acteurs territoriaux, et consolider les dispositifs de veille locale. Le message est clair : ni les lieux de convivialité, ni les établissements de proximité ne seront des zones de non-droit.
Appel à l’action : si vous êtes témoin de comportements suspects ou de nuisances sur votre quartier, contactez les services habilités ; la vigilance collective est un levier essentiel de la lutte.






















