Le programme Échos du Pacifique, porté par la Communauté du Pacifique (CPS), vient de franchir un cap décisif. Ce dispositif, qui vise à préserver le patrimoine narratif et l’histoire orale de la région, bénéficie d’un soutien financier conjoint de la France et de l’Australie pour numériser des milliers d’heures d’archives et encourager la création audiovisuelle.
Un financement franco-australien d’envergure
Selon les informations publiées récemment, Échos du Pacifique reçoit 350 000 euros (env 41 millions de fcfp) sur un an de la part de la France, via le Fonds Pacifique, ainsi que 1,5 million de dollars australiens (env 100 millions de fcfp) sur trois ans provenant de l’Australie.
Ce montage financier doit permettre de lancer et de sécuriser la première phase du programme : l’organisation de la numérisation, l’équipement technique et la mise en place des équipes chargées de traiter les archives audiovisuelles de la CPS. Le projet est explicitement présenté comme un outil au service de la préservation du patrimoine narratif et de l’histoire orale dans l’ensemble de la région Pacifique.
La Communauté du Pacifique au cœur du dispositif
Coordinateur du programme, la Communauté du Pacifique est l’organisation régionale de développement qui rassemble 27 pays et territoires, dont 22 îles et territoires du Pacifique ainsi que des États membres comme l’Australie, la France, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Créée en 1947, la CPS, anciennement Commission du Pacifique Sud, a son siège à Nouméa, et mène depuis des décennies des programmes techniques et scientifiques dans des domaines allant de la santé publique à la gestion des ressources naturelles, en passant par la culture et le patrimoine. Dans ce cadre, Échos du Pacifique s’inscrit dans une longue tradition d’actions régionales pour documenter et valoriser les histoires, les langues et les cultures du « Pacifique bleu ».
6 000 heures d’archives à numériser
Les archives concernées par le programme représentent plus de 6 000 heures de contenu audiovisuel conservé par la CPS. Leur valeur monétaire est estimée à 1,1 milliard de dollars, tandis que leur valeur patrimoniale est qualifiée d’« inestimable » dans les documents de présentation.
Ces enregistrements couvrent 75 ans d’histoire du Pacifique, comme le rappelle la presse locale, et documentent des moments de vie, des témoignages, des récits, des cérémonies, des débats ou encore des productions institutionnelles réalisées au fil des décennies.
L’objectif affiché est la numérisation de cet ensemble, aujourd’hui stocké sur des supports analogiques ou anciens formats, afin d’en assurer la préservation à long terme et de faciliter leur accès dans des conditions maîtrisées.
Un programme tourné aussi vers la création audiovisuelle
Au-delà de la sauvegarde des archives existantes, Échos du Pacifique prévoit également de soutenir la création audiovisuelle dans la région. Le programme doit ainsi accompagner de nouveaux contenus, produits par et pour les habitants du Pacifique, dans la continuité du rôle historique de la CPS en matière de productions audiovisuelles régionales.
En associant préservation de la mémoire et soutien à la production contemporaine, le dispositif entend renforcer la place des voix pacifiques dans l’espace médiatique et documentaire, en s’appuyant sur une organisation régionale déjà implantée et financée par ses membres et ses partenaires.
Pour l’heure, aucune information publique complémentaire ne détaille encore le calendrier opérationnel précis ni les modalités d’accès aux archives une fois numérisées. Mais les montants, les acteurs impliqués et l’objectif clairement affiché de sauvegarde patrimoniale font d’Échos du Pacifique l’un des projets structurants de la politique culturelle et mémorielle régionale portée par la Communauté du Pacifique.















