J’ai essayé de suivre l’actualité aujourd’hui.
Je n’aurai pas dû.
J’ai commencé par le foot. Mauvaise idée.
Magenta a pris 3–0. À domicile.
J’ai regardé les images.
J’ai vu le carton rouge.
J’ai compris que la soirée allait être longue.
À dix contre onze, ils ont tenu. Enfin… tenu comme on peut tenir quand on se tire soi-même dans le pied.
Je n’ai rien dit.
J’ai juste pensé que parfois, le moral, c’est aussi fragile qu’un tacle mal maîtrisé.
Après, j’ai enchaîné avec la politique.
Encore une mauvaise idée.
Naïma Moutchou était déjà repartie.
Cinq jours, trois provinces, des communiqués, des sourires, des phrases calibrées.
J’ai entendu « accord de Bougival », « consultation anticipée », « plan de relance ».
J’ai compris qu’on allait devoir encore « éclaircir » des choses.
J’ai souri.
Ironiquement.
Parce que chez nous, éclaircir, c’est souvent ajouter un paragraphe flou à une page déjà floue.
Ensuite, j’ai vu que le FLNKS se redivisait.
Encore.
Le Palika qui s’en va, l’UPM qui hésite.
J’ai pensé que les séparations, c’est comme les réunions de famille : tout le monde sait que ça va exploser, mais personne ne veut être le premier à lancer la cuillère.
J’ai voulu me détendre.
J’ai regardé le vide-grenier du Rotary.
Des poussettes, des jouets, des sourires.
J’ai presque soufflé.
Puis j’ai vu les Voiles du Caillou, les gosses malades sur un catamaran.
J’ai trouvé ça beau.
J’ai trouvé ça triste aussi.
Du coup, je n’ai rien dit.
J’ai continué.
Mauvaise habitude.
Le phare Amédée a fêté ses 160 ans.
J’ai appris que Napoléon III et l’impératrice Eugénie étaient dans le casting.
J’ai imaginé l’inauguration.
J’ai trouvé ça classe.
Puis j’ai pensé au bagne.
J’ai trouvé ça moins classe.
Ensuite, j’ai vu qu’à Paris, un type menaçant avait sorti un couteau en gare Montparnasse.
Un homme originaire de Wallis-et-Futuna.
J’ai pensé qu’on n’a pas toujours envie d’être dans l’actualité.
Surtout pas comme ça.
J’ai glissé vers l’international, Trump qui vend des armes, la Chine qui s’énerve, les Fidji qui serrent la main du Japon, Macron qui inaugure et dit que tout va bien.
J’ai respiré.
J’ai continué.
Parce que je suis têtu.
J’ai terminé par le sport.
Le rugby où il faut se « remobiliser ».
Le foot où il faut « valider le billet ».
Le tennis où tout le monde veut être « numéro un ».
Le MotoGP où il faut juste éviter de tomber.
J’ai trouvé que tout ça ressemblait un peu à notre quotidien : courir, éviter les chutes, espérer une qualification.
Et puis j’ai arrêté.
J’ai éteint l’écran.
J’ai soufflé.
J’ai compris que l’information, parfois, c’est comme un tacle par derrière : tu le vois venir trop tard.
Bref.















