Octobre 2025 a confirmé une vérité simple : quand la nature gronde, c’est au pays de se préparer, pas d’attendre des miracles.
En Nouvelle-Calédonie, les faits sont clairs : le climat change, et seule une organisation rigoureuse permettra d’y faire face.
Un mois d’excès : chaleur historique, pluies diluviennes, orages records
Derrière les slogans écologistes parfois culpabilisants, les chiffres, eux, ne mentent jamais. Et en Nouvelle-Calédonie, le constat est brutal : octobre 2025 est officiellement le mois d’octobre le plus chaud jamais mesuré depuis 1969, avec une température moyenne supérieure de +1,8 °C à la normale.

Dans un territoire habitué à la chaleur, franchir de tels seuils n’est pas anodin. Le 29 octobre a affiché une moyenne de 31,6 °C, faisant de cette journée la plus chaude du mois à l’échelle du pays. Même la nuit s’est emballée : la nuit la plus « fraîche » n’est descendue qu’à 16,6 °C.
Face à ces chiffres, les discours du type « ce n’est qu’une impression » s’effondrent. Vingt-quatre stations ont battu leur record absolu de température mensuelle moyenne pour un mois d’octobre, preuve que le phénomène n’a rien d’un simple hasard local.
À cela s’ajoute un autre constat : les alizés, pourtant colonne vertébrale du climat calédonien, n’ont soufflé que 18 jours contre 25 habituellement. Résultat : moins de ventilation naturelle, plus de chaleur accumulée, plus de stagnation d’air.
Bref, un cocktail idéal pour tester la résilience du territoire.
Pluies extrêmes et débordements : un territoire mis sous pression
Mais la chaleur n’a pas été la seule anomalie. Octobre 2025 a enregistré +92 % de précipitations par rapport à la normale, un excédent massif qui place le mois au 12ᵉ rang des mois d’octobre les plus pluvieux depuis 1955.
Et les records intempestifs ne manquent pas. À Ouinné (Yaté), il est tombé 626,2 mm de pluie en un seul mois, soit +333 % de la moyenne normale.
Surtout, l’épisode du 19 au 23 octobre restera dans les annales : en seulement cinq jours, certaines zones ont reçu l’équivalent de 1,5 à 4 fois leur cumul mensuel normal.
Le 19 octobre, la station de Ouinné enregistre même un pic à 414,6 mm en 24 heures.
Dans ce contexte, il faut rappeler une vérité qui dérange certains discours trop complaisants : un territoire tropical doit être préparé à la variabilité, pas s’en remettre à une approche fataliste ou émotionnelle.
Ce n’est pas la pluie qui surprend : c’est le manque d’anticipation en matière d’infrastructures, de gestion des sols et d’entretien des réseaux d’évacuation.
D’ailleurs, plusieurs pluviomètres ont dépassé leurs records :
– record de jours de pluie ;
– record de jours avec plus de 10 mm ;
– record de jours avec plus de 30 mm ;
– record de jours avec plus de 50 mm.
Des signaux qui appellent à une gestion responsable plutôt qu’à la déresponsabilisation.

Un mois électrique : orages jamais vus, rafales puissantes, ensoleillement contrasté
Comme si cela ne suffisait pas, octobre 2025 devient aussi le mois d’octobre le plus orageux depuis 2014, avec 13 jours d’orage et 4 803 points de contact de foudre, dont 1 542 pour la seule journée du 21.
La commune de Yaté est la plus touchée, totalisant 1 630 impacts sur son territoire.
Côté vent, le territoire a vécu un mois inhabituel :
– à Nakutakoin et Tontouta, 23 jours de vent calme ;
– à Poingam, 16 jours de vent fort ;
– avec une rafale maximale à 102 km/h le 21 octobre.
Quant à l’ensoleillement, il oscille fortement selon les zones : seulement 66 heures à Aoupinié contre près de 240 heures à Poé. Un contraste qui illustre parfaitement l’instabilité générale du mois.

Et pendant que certains répètent que « tout cela est normal », les données prouvent exactement l’inverse : jamais un mois d’octobre moderne n’a combiné autant d’anomalies simultanées.
Face à cette réalité, une conclusion s’impose : plutôt que de diffuser une peur généralisée ou un discours d’impuissance, il faut une gestion ferme, rationnelle, fondée sur les chiffres et sur la responsabilité collective.















