L’État a tranché : les armes blanches les plus dangereuses n’ont plus leur place dans l’espace public.
En Nouvelle-Calédonie, la tolérance zéro devient enfin la règle, et chacun devra s’y plier.
Un décret qui ne discute pas : il impose, il interdit, il sanctionne.
L’État resserre l’étau sur les armes blanches dangereuses
Le décret n° 2025-894 du 5 septembre 2025 marque un tournant assumé : la complaisance envers certaines armes n’a plus sa place dans une République qui entend protéger, non subir. Ce texte, applicable en Nouvelle-Calédonie, reclasse des armes dont la dangerosité n’est plus discutable.
Désormais, les couteaux « Zombie » ou encore les coups de poing américains postérieurs à 1900 basculent en catégorie A1, c’est-à-dire dans le régime des armes strictement interdites d’acquisition et de détention. Une mesure attendue, cohérente et refusant cette culture de l’impunité qui fragilise les sociétés découragées.
Le gouvernement ne se contente pas de classer : il impose un calendrier clair. Avant le 15 décembre 2025, particuliers comme professionnels doivent remettre ces objets à la police ou à la gendarmerie. Un récépissé de restitution sera délivré systématiquement, preuve d’une démarche encadrée. Ce n’est pas une recommandation : c’est une obligation.
L’arrêté du 4 juillet 2025 avait ouvert la voie ; le décret vient refermer les brèches. L’accès des mineurs aux armes blanches devient un non-sujet juridique : les commerçants doivent désormais afficher clairement l’interdiction de vente, sous peine de contravention, preuve que l’autorité de l’État ne se négocie plus.
Dans un territoire où les tensions sécuritaires restent vives, cette clarification réglementaire n’est pas un luxe : c’est une nécessité. D’autant que les sanctions rappellent l’esprit du texte : le port sans motif légitime expose à un an d’emprisonnement et à 1,78 million de francs CFP d’amende. La fabrication ou le commerce illégal peut atteindre 8,9 millions de francs CFP. Voilà ce que signifie un État qui assume la fermeté.
Des commerçants désormais sous strict contrôle du Haut-commissariat
Le texte ne cible pas seulement les détenteurs : il encadre ceux qui vendent. Les commerces de détail (hors armureries) vendant des armes blanches de catégorie D-a devront solliciter une autorisation d’ouverture auprès du Haut-commissariat, avant le 7 mars 2026. Ce cadre découle des articles L. 313-1, R. 313-8 et R. 313-9 du Code de la sécurité intérieure.
En clair : les points de vente devront prouver qu’ils sont capables de respecter les nouvelles exigences, et l’État se réserve explicitement le droit de refuser. Un changement majeur pour un secteur longtemps laissé aux marges du contrôle administratif.
Cette autorisation n’est pas un simple papier. Elle s’accompagne de mesures de sécurité obligatoires, inspirées de l’article R. 313-16 du CSI : vitrines renforcées, systèmes d’alarme ou de télésurveillance. Le message est limpide : la vente d’armes blanches n’a plus rien d’une activité anodine.
Le décret prévoit aussi l’obligation d’un affichage explicite sur l’interdiction de vente aux mineurs. Les commerçants qui l’ignoreront s’exposeront à des sanctions réelles, calculées pour dissuader. Dans un contexte de montée des violences juvéniles, ce rappel n’a rien d’optionnel.
Cette mise en conformité exigera des efforts, mais elle récompense surtout les acteurs responsables, ceux qui considèrent que la vente d’armes implique des devoirs, et pas seulement un chiffre d’affaires.
Une politique assumée : protéger la population avant tout
Le décret 2025-894 s’inscrit dans une philosophie que certains ont trop longtemps jugée « excessive » : la fermeté est une vertu républicaine. La France, et particulièrement la Nouvelle-Calédonie dans sa période de tension sécuritaire, ne peut plus tolérer la circulation d’armes conçues non pas pour l’usage utilitaire, mais pour la confrontation.
En classant en A1 des objets dont l’unique fonction est l’agression, le gouvernement assume une vision claire : la liberté n’est pas l’anarchie, et la sécurité n’est pas négociable. Cette ligne n’a rien d’idéologique ; elle repose sur des faits, des saisies, des violences réelles. La République répond par la loi parce que la loi protège.
Ce renforcement réglementaire s’accompagne d’un effort de pédagogie : l’État fournit les outils, fixe les dates, indique les sanctions. Mais il rappelle aussi que la responsabilité individuelle reste centrale. Un citoyen armé illégalement est un citoyen dangereux pour les autres.
Le rappel des sanctions un an de prison, 1,78 million de francs CFP, 8,9 millions en cas de commerce illicite s’inscrit dans cette logique de rapport de force assumé. La France n’a pas vocation à subir la violence : elle doit la contenir.
En définitive, le décret 2025-894 ne se contente pas de restreindre : il réaffirme une conception forte de l’ordre public. Une conception où l’État protège, où la loi s’applique, où la sécurité n’est pas un débat mais une exigence. En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, cette fermeté n’est pas un choix politique : c’est une condition de stabilité.















