La question des prélèvements opérés sur les pensions et la situation financière de la CAFAT a suscité de nombreuses réactions dans l’émission « Coups de gueule » d’Océane FM. Entre incompréhension, calculs d’auditeurs et critiques de gestion, le dossier apparaît comme l’un des plus sensibles du moment.
Des retraités qui s’interrogent sur les prélèvements
Plusieurs auditeurs ont exprimé leur surprise face à la poursuite des cotisations sur les retraites, alors que le système s’annonce sous tension d’ici 2026.
Pourquoi la CAFAT continue à prélever quand on dit que les retraites risquent de ne plus être garanties ?
a demandé un intervenant. Les montants concernés paraissent modestes individuellement, mais symboliquement lourds pour des retraités déjà fragilisés.
Des calculs qui alimentent le débat public
Un auditeur a détaillé son propre cas, utilisant son montant de pension pour illustrer ce qu’il estime être une situation injuste.
Avec mes 119 000 francs de retraite et 2 500 francs prélevés, si on applique ça aux 38 000 retraités, on dépasse le milliard
a-t-il calculé. Ce raisonnement a lancé une discussion plus large sur les ordres de grandeur et l’équilibre global du régime.
Une auditrice rappelle la réalité budgétaire du système
D’autres intervenants ont rappelé que ce « milliard supposé » doit être replacé dans le contexte des dépenses totales du régime vieillesse.
La CAFAT verse plus de 50 milliards par an en retraites, donc un milliard, c’est une goutte d’eau
a expliqué une auditrice. Pour elle, les prélèvements ne sont pas la cause principale des difficultés structurelles.
Critiques sur la gestion et les contrôles internes
Une partie des auditeurs a orienté le débat vers la gestion quotidienne de l’institution, jugée insuffisamment rigoureuse.
La CAFAT devrait contrôler les arrêts maladie, les longues maladies et les abus avant de venir chercher de l’argent chez les retraités
a dénoncé une intervenante. La question de l’efficience des services internes a été largement abordée.
Le cas spécifique des patentés et du RUAMM
Certains ont mis en lumière les difficultés rencontrées par les travailleurs indépendants, qui cotisent au RUAMM sans bénéficier d’une garantie claire sur leur future pension.
Un patenté cotise tout le temps mais il n’a pas droit à une retraite équivalente, ce n’est pas normal
a regretté une auditrice. Cette situation est régulièrement pointée dans les débats publics.
Un déficit structurel accentué par l’évolution démographique
Le déséquilibre entre le nombre d’actifs cotisants et celui des retraités a également été mentionné.
On paye aujourd’hui ce qui n’a pas été anticipé avant, et c’est nous qui subissons les hausses
a résumé un auditeur. La tendance démographique et l’augmentation du coût des soins rendent l’équation plus complexe.
La prise en charge de patients extérieurs fait réagir
Enfin, certains intervenants ont élargi la discussion aux dépenses de santé liées à des personnes extérieures au territoire, notamment du Vanuatu.
La Calédonie doit s’occuper d’abord de ses propres assurés avant de financer les soins des pays voisins
a affirmé une auditrice. Une préoccupation récurrente, surtout dans un contexte budgétaire tendu.
Entre débat sur les prélèvements, inquiétudes sur l’avenir des retraites et critiques portant sur la gestion de la CAFAT, les échanges témoignent d’un climat de forte tension autour du système social calédonien. Un sujet qui devrait rester au premier plan dans les mois à venir.

















