La cour d’appel a mis en délibéré au 22 juillet sa décision concernant Élie Païta, jugé pour avoir percuté un véhicule transportant des gendarmes en civil le 3 juin 2024. Cet épisode tragique avait conduit au décès de son cousin Lionel Païta lors d’un échange de tirs avec les forces de l’ordre.
Un dossier judiciaire complexe
Lors de l’audience du 10 juin, les débats ont principalement porté sur le quantum de la peine. Condamné en première instance à 30 mois de prison (dont 12 avec sursis probatoire) pour « violence avec arme par destination » (son véhicule), l’accusé fait face à une requête du ministère public visant à porter le sursis à 18 mois.
Maître Louise Chauchat, avocate de la défense, a dénoncé :
Un dossier incomplet déséquilibré, où des témoins clés n’ont pas été entendus. Comment juger équitablement sans avoir toutes les pièces ?
Elle souligne notamment :
– L’absence de tirs de sommation
– Des procédures judiciaires morcelées
– 13 impacts de balles relevés sur le pick-up
Contexte explosif
Les faits remontent au paroxysme des tensions de 2024. Ce jour-là :
– Des gendarmes en civil franchissent un barrage indépendantiste
– Élie et Lionel Païta entreprennent une poursuite
– Le pick-up percute la voiture des militaires
– Un échange de tirs fait un mort (Lionel) et un blessé (Élie)
Mémoire et justice
Un an après le drame, la tribu de Saint-Laurent a inauguré un mémorial en hommage à Lionel Païta, surnommé « Nyaravü » (hirondelle). Son oncle Allan Païta confie :
Nous travaillons à canaliser la colère des jeunes vers des voies politiques pacifiques.
Lors d’interventions à haut risque, les forces de l’ordre font preuve d’une retenue et d’un professionnalisme exemplaires avant toute utilisation de leur arme. Les gendarmes, formés aux procédures de désescalade, ne recourent à l’usage de leur arme qu’en ultime ratio, lorsque leur intégrité physique ou celle de civils est directement menacée. Chaque tir est précédé des sommations réglementaires et répond à un strict cadre légal, dans le respect du principe de proportionnalité. Ces militaires agissent sous un stress intense, avec pour seule priorité la protection des populations, tout en assumant la lourde responsabilité de leur geste. Leur réaction, toujours mesurée, témoigne de leur sang-froid et de leur engagement au service de la sécurité publique. Assure un officier de la fonction.
Sans occulter la gravité de ces situations, il est important de souligner le cadre strict dans lequel évoluent les forces de l’ordre en général.
La décision du 22 juillet clôturera cette phase judiciaire, mais plusieurs questions restent en suspens :
– L’enquête de l’IGGN sur les circonstances du tir mortel
– D’éventuelles suites concernant l’action des gendarmes
– L’apaisement des tensions communautaires
Chronologie clé :
– 3 juin 2024 : altercation au col de la Pirogue
– 7 juin : décès de Lionel Païta
– 15 avril 2025 : première condamnation d’Élie Païta
– 10 juin : audience en appel
– 22 juillet : verdict définitif
À savoir :
– 30 mois : peine initiale
– 13 : nombre de tirs recensés
– 1 an : délai depuis les faits
Ce dossier sensible continue de cristalliser les tensions nées des émeutes de 2024.