Alors que se tient le sommet des Nations Unies sur les océans à Nice, Mario Lopez, président de la Fédération de la pêche hauturière et élu à la Chambre d’agriculture et de la pêche, alerte sur les défis spécifiques du territoire.
Une filière stratégique sous pression
Avec seulement 14 navires actifs en 2025 (contre 30 dans les années 90), la pêche hauturière calédonienne assure pourtant 100% de l’autosuffisance en thon local.
Notre méthode de pêche à la palangre représente un hameçon pour 100 km², une pression parmi les plus faibles au monde, précise M. Lopez. Cette activité génère 250 emplois directs et 600 indirects, principalement pour des marins issus de toutes les provinces.
Le parc de la Mer de Corail au cœur des tensions
Le récent classement de 10% du parc en réserves intégrales (octobre 2023) suscite des craintes :
– Perte de zones de pêche : « Avec le changement climatique, les thons migrent. Si on verrouille trop d’espaces, notre flotte disparaîtra »
– Surveillance compromise : « Nos bateaux jouent un rôle clé contre la pêche illégale, comme lors de la détection récente d’un navire pirate«
Un modèle pourtant exemplaire
La Nouvelle-Calédonie se distingue par :
– Une certification « pêche responsable » avec audits tous les 18 mois
– L’interdiction de pêche aux requins depuis 2008
– Des observateurs embarqués sur 10% des sorties (contre 5% recommandés)
Crises en cascade
Le secteur subit une double menace :
1. Commerciale : La fin de la ligne aérienne Nouméa-Tokyo a coupé l’accès au marché japonais, client historique
2. Réglementaire : Le moratoire de 50 ans sur l’exploration minière sous-marine, voté contre l’avis des professionnels, prive de données scientifiques précieuses
Les décisions du sommet onusien pourraient impacter durablement cette activité vitale pour la sécurité alimentaire du Caillou.