Suite à la démission de l’ancien maire le 8 mai dernier, Éddie Lecourieux du parti « Le Rassemblement », qui a dressé un bilan « éprouvant » de son mandat, c’est au tour d’Elizabeth Rivière de tracer les grandes lignes, entre sécurité, projets locaux et dialogue institutionnel.
Une élue déjà expérimentée face à une situation tendue
Fraîchement élue maire du Mont-Dore, Élizabeth Rivière n’est pourtant pas une novice en politique municipale. Adjointe au développement économique depuis 2018 et dans la majorité, elle connaît bien les dossiers et les tensions locales. Mais aujourd’hui, elle souhaite donner une impulsion nouvelle à son mandat et pour cause : la commune fait face à de lourds défis, entre tensions sécuritaires, attentes citoyennes et relance économique après les émeutes.
Parmi les premières personnalités accueillies au Mont-Dore, le Haut-Commissaire Jacques Billant et le député européen François-Xavier Bellamy, qui ont pu constater l’ampleur des difficultés sur le terrain. Ensemble, ils ont notamment évoqué la sécurisation de la route de Saint-Louis et le développement du Mont-Dore Sud. Avec plus de 200 gendarmes déployés et un appui symbolique de la République, la maire affiche une volonté claire : rétablir la sécurité comme socle de la relance communale. Cependant, certains élus regrettent que des propositions concrètes sur la sécurité – comme un vœu formulé par Générations Mont-Dore en conseil municipal – aient été écartées sans débat.
Sécurité, équipements : entre relance et réparations
73 millions de francs CFP seront investis cette année dans la vidéoprotection et l’éclairage public pour dissuader les actes de malveillance et rassurer la population. Le mobilier urbain détruit, notamment à la case des communautés, sera également reconstruit avec un fort soutien de l’État (80 % du coût pris en charge). Toutefois, ces financements couvrent essentiellement la réparation des équipements endommagés pendant les émeutes, plus que de réels nouveaux investissements. Le symbole est fort, mais les marges de manœuvre restent limitées.
Côté services, un nouveau centre d’incendie et de secours sera lancé à l’horizon 2026, avec des moyens renforcés et une couverture étendue au sud du Mont-Dore, où les besoins sont criants. L’État a même offert deux véhicules d’intervention à la commune, saluant l’engagement exceptionnel des pompiers pendant les émeutes. Un projet qui pose question, puisqu’il sera construit à proximité immédiate du centre existant. Certains auraient préféré une meilleure couverture territoriale, notamment vers le nord de la commune, moins bien desservi.
Dialogue, proximité et événements pour renforcer le lien social
Parallèlement, la relance économique se dessine autour du développement maritime, avec le projet de la darse au Vallon-dore et l’aménagement de l’îlot Bailly. En collaboration avec la province Sud et les instances européennes, la commune souhaite faire du pôle de la mer un levier d’emplois et de rayonnement.
Malgré un agenda chargé, la nouvelle maire entend garder un lien direct avec les administrés. Les visites de quartier ont déjà commencé, notamment à Robinson, avec la gendarmerie et la police municipale. Objectif : écouter, informer, prévenir. Les conseils de quartier seront renouvelés et dynamisés avec une nouvelle approche centrée sur le bien-vivre et les projets locaux. Et pour créer de la cohésion, la fête de la musique revient cette année, avec des concerts dans trois lieux différents et une retransmission télévisée.
Par ailleurs, le Mont-Dore accueillera le 26 juin la prochaine réunion de l’Association française des maires, un événement interne mais symbolique, bien que limité à une dizaine de maires du territoire. Une ambition saluée, même si la population attend surtout des résultats concrets et visibles.