Christian Tein plaide la démarche pacifique et se dit dépassé
Libéré après un an de détention, l’ex-leader de la CCAT, Christian Tein, a pris la parole pour la première fois depuis sa sortie de la prison de Mulhouse-Lutterbach. Lors d’une conférence de presse à Montpellier, le président du FLNKS a fermement réaffirmé sa “démarche pacifique” dans le dossier calédonien. « J’ai toujours contesté les charges », a-t-il déclaré, visiblement marqué par une année passée en isolement. Un séjour qu’il qualifie lui-même de “moment difficile à passer”, dénonçant un traitement “indigne pour un pays des Lumières”.
Pour mémoire, Christian Tein reste mis en examen pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs, dans le cadre des émeutes meurtrières de Mai 2024 en Nouvelle-Calédonie. Il est également témoin assisté pour complicité de tentative de meurtre et provocation directe à un groupement armé.
Une insurrection qui le dépasse : “Je me suis réveillé avec l’insurrection”
Face aux médias, Christian Tein reconnaît avoir été débordé par les événements :
« Moi-même, j’étais, comme tout le monde, déconcerté ».
L’homme politique indépendantiste assure n’avoir jamais imaginé un tel chaos :
« Jamais je n’aurais pensé que le pays prendrait cette tournure-là. »
Selon lui, la contestation de la réforme du corps électoral a dégénéré bien au-delà de son intention initiale. Il rappelle que son engagement est resté fidèle au cadre fixé par l’accord de Nouméa, sans jamais sortir de la légalité. Il appelle désormais à “tourner la page” et à sortir “par le haut” de cette crise historique.
Une tentative de réhabilitation politique sur fond de procès en attente
Malgré ses propos apaisants, Christian Tein reste poursuivi, et ses avocats devront convaincre les juges de sa non-responsabilité dans l’organisation de la cellule de terrain (CCAT), structure accusée d’avoir orchestré plusieurs blocages et exactions durant les émeutes. Si les indépendantistes continuent de contester le troisième référendum de 2021, la spirale de violence de mai 2024 a marqué un tournant, avec 14 morts, des dégâts estimés à deux milliards d’euros et des cicatrices encore béantes dans l’archipel.
Christian Tein s’exprime désormais comme un homme blessé, mais encore debout. Loin des slogans de rue, il semble chercher à reprendre la main sur le narratif, en se posant comme un garant du dialogue, bien que son passé immédiat reste lourd de soupçons.