À Paris, la présidente du Congrès calédonien a échangé avec Gérard Larcher sur les défis du territoire et son rôle dans la défense des océans.
Dialogue républicain au sommet : la Nouvelle-Calédonie fait entendre sa voix
Le 16 juin 2025, Veylma Falaeo, présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, a été reçue par Gérard Larcher, président du Sénat français, dans le cadre d’une rencontre institutionnelle à Paris. Ce déplacement s’inscrivait dans la continuité de sa participation à la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) à Nice, où elle représentait le territoire aux côtés d’autres acteurs du Pacifique.
Au cœur des échanges à Paris : un état des lieux de la situation calédonienne, marquée par de profondes tensions sociales, des incertitudes économiques, et un calendrier institutionnel toujours suspendu. La présidente a tenu à rappeler les attentes fortes de la population et les efforts engagés localement pour maintenir le dialogue, malgré un climat politique tendu.
Moderniser le Congrès : une priorité malgré la crise
La rencontre avec le président du Sénat a également été l’occasion de faire le point sur les chantiers de modernisation du Congrès calédonien. Ces travaux, inscrits dans une déclaration d’intention signée en novembre 2024 entre le Sénat, l’Assemblée nationale et le Congrès, visent à renforcer la transparence, la participation citoyenne et l’efficacité des institutions.
Parmi les avancées concrètes, on note la création d’une instance de démocratie participative, dont la première phase de consultation publique s’est récemment achevée. Des ateliers citoyens et un questionnaire en ligne ont permis de recueillir les attentes de la population ; les résultats sont actuellement en cours d’analyse.
Autre étape importante : le dépôt d’une proposition de délibération le 2 juin 2025, visant à encadrer l’évaluation des politiques publiques locales. Cette initiative marque un tournant dans la volonté du Congrès de mieux rendre compte de son action et de favoriser une culture de résultats.
Une voix ultramarine pour la préservation des océans
Dans un tout autre registre mais tout aussi stratégique, Veylma Falaeo a également porté la voix du Pacifique Sud à l’UNOC 2025. À Nice, elle a réaffirmé l’engagement de la Nouvelle-Calédonie pour la protection des océans, un enjeu vital pour les territoires insulaires.
Elle a rappelé que la Nouvelle-Calédonie, avec sa zone économique exclusive et ses aires marines protégées, dispose déjà de dispositifs réglementaires reconnus internationalement, conciliant développement économique et protection des écosystèmes marins. Un modèle qu’elle souhaite voir valorisé à l’échelle régionale et mondiale.
Une diplomatie territoriale qui s’affirme
Entre dialogue institutionnel à Paris et diplomatie environnementale à l’ONU, la présidente du Congrès de Nouvelle-Calédonie démontre une stratégie claire : défendre les intérêts du territoire dans tous les cercles de pouvoir, tout en donnant une visibilité internationale à ses engagements concrets.
Dans un moment où la stabilité institutionnelle et la cohésion sociale sont plus que jamais menacées, cette démarche articule gouvernance locale, réforme démocratique et responsabilités globales. Une manière, aussi, de rappeler que la Nouvelle-Calédonie n’est pas un simple sujet d’actualité, mais un acteur à part entière de la République et du monde océanique.