Nouvelle-Zélande : stop à l’aide, doute sur les accords avec la Chine
La Nouvelle-Zélande a décidé de suspendre une enveloppe de 11 millions de dollars néo-zélandais d’aide au développement destinée aux îles Cook. En cause : l’opacité d’un récent accord de partenariat stratégique signé entre les autorités de Rarotonga et Pékin. Le Premier ministre Christopher Luxon, actuellement en visite officielle en Chine, a confirmé cette décision depuis Shanghai. Selon lui, les autorités cookiennes n’ont pas été transparentes quant à l’ampleur et au contenu exacts de cet engagement avec la Chine.
Ce gel financier concerne les fonds alloués pour l’année fiscale à venir, principalement destinés aux secteurs de la santé, de l’éducation et du tourisme. Le gouvernement néo-zélandais attend désormais des « gestes concrets » pour rétablir la confiance entre les deux partenaires.
La Chine étend son influence dans le Pacifique, Wellington freine
L’accord signé en février 2025 entre les îles Cook et la Chine prévoit une coopération renforcée sur plusieurs fronts : exploitation des grands fonds marins, développement économique et projets d’infrastructure. Il ne contient toutefois pas de volet militaire, un point important pour rassurer les alliés traditionnels du Pacifique.
Mais pour la Nouvelle-Zélande, qui entretient un lien historique et juridique de libre association avec les îles Cook, ces initiatives chinoises posent question. D’autant plus que les Cookiens peuvent vivre et travailler librement en Nouvelle-Zélande, et que Wellington conserve une responsabilité partagée sur les affaires étrangères et la défense.
Selon les services du ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters, ce rapprochement avec Pékin révèle une incompréhension des attentes liées à cette relation spéciale.
Pékin minimise, les Cook veulent diversifier leurs partenaires
La Chine tente de rassurer. Son ministère des Affaires étrangères a assuré jeudi que ce partenariat stratégique ne visait « aucun tiers » et ne devrait pas être « contraint ou interféré » par d’autres pays. Pékin affirme vouloir coopérer « de manière ouverte » avec l’ensemble de ses partenaires dans la région.
Mark Brown, Premier ministre des îles Cook, défend de son côté une stratégie d’ouverture multiple. Il a insisté sur le fait que l’accord avec Pékin ne remettait pas en cause les liens historiques avec la Nouvelle-Zélande ou l’Australie, mais visait simplement à diversifier les partenariats.
Reste que le signal envoyé par Wellington est fort. D’autant que Christopher Luxon s’apprête à rencontrer Xi Jinping dans les prochains jours. L’avenir des aides financières néo-zélandaises aux Cook pourrait dépendre du résultat de cet entretien diplomatique.