Élizabeth Rivière veut une nouvelle route pour le sud du Mont-Dore, même sans les milliards.
Une “route de développement” pour le sud du Mont-Dore
Sécurité, circulation, développement économique. Voilà le triptyque défendu par la nouvelle maire du Mont-Dore, Élizabeth Rivière. À peine installée, l’élue du Rassemblement relance le dossier brûlant : l’alternative à la route de Saint-Louis, cible régulière de caillassages. Mais elle refuse de parler de « viaduc » ou de « contournement ». Pour elle, il s’agit d’une route de développement, pensée pour désenclaver le sud de la commune et relancer son activité.
Ce projet doit répondre à une double exigence : sécuritaire et économique,
martèle la maire.
Consciente du coût colossal, plusieurs dizaines de milliards de francs, elle évoque une possible aide… européenne.
J’ai rencontré François-Xavier Bellamy, eurodéputé de ma famille politique. On a échangé sur une mobilisation de fonds européens.
Mais dans un contexte de finances exsangues, l’avenir du projet reste suspendu à de nombreuses incertitudes.
Logement, jeunesse, transports : des fronts sociaux multiples
Interrogée sur les tensions sociales dans la commune, Élizabeth Rivière assume un discours volontariste. Elle refuse l’idée d’un “exode massif”, malgré les projections alarmantes sur les départs. « On constate même un regain d’activité locative dans le sud. Attendons les chiffres du recensement. »
Côté jeunesse, la maire veut innover. Au-delà du sport comme outil d’insertion, elle propose la création d’un centre de pré-formation, pour transmettre les « savoir-être » nécessaires avant d’entrer en apprentissage. Objectif : éviter l’échec avant même l’entrée en formation professionnelle. « On ne peut pas tout attendre du RSMA », explique-t-elle, plaidant pour de nouveaux dispositifs municipaux.
Sur les transports en commun, compétence du SMTU, elle alerte sur le manque de moyens :
Deux bus le matin, deux le soir. C’est insuffisant, mais les financements manquent.
Un signal clair aux autorités compétentes.
Saint-Louis, centre-ville, avenir institutionnel : les lignes de fracture
La maire assume le maintien des aides à Saint-Louis, en dépit des critiques.
C’est un quartier comme un autre. On y refait les routes, on y mène des projets.
Sans langue de bois, elle reconnaît toutefois que le vivre-ensemble est mis à rude épreuve, et que la population du sud « a beaucoup subi ».
Concernant le centre-ville, qualifié d’échec par certains internautes, elle défend un projet « mixte » de logements, et veut rétablir la sécurité pour ramener les commerçants et relancer le marché.
Sur le plan politique, enfin, elle confirme ne pas encore avoir été formellement invitée à la prochaine séquence de discussions à l’Élysée. Mais en tant que présidente de la Chambre des métiers et membre de l’Association des maires, elle se tient prête. « Si la société civile est appelée, j’y serai. »
Une chose est sûre : Élizabeth Rivière veut imprimer sa marque. Avec une méthode plus technique que tribunitienne, elle pose les jalons d’une gestion tournée vers les urgences du quotidien. Mais dans un Mont-Dore profondément fracturé, la parole ne suffira pas. Il faudra des actes. Et des financements.