Face à l’échec du dialogue en Calédonie, Macron reprend les commandes. Il convoque tous les acteurs à Paris dès le 2 juillet.
Macron reprend la main après l’impasse du dialogue politique
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a adressé un courrier officiel à plusieurs responsables calédoniens, pour les inviter à un sommet exceptionnel à l’Élysée à partir du 2 juillet. Objectif : relancer le dialogue institutionnel et sortir de l’impasse.
Le contexte est lourd. Depuis les violences du 13 mai 2024, les tensions n’ont cessé de monter. Le processus entamé après l’Accord de Nouméa, avec ses trois consultations, devait logiquement déboucher sur un nouveau cadre. Mais les discussions conduites récemment à Deva ont échoué, notamment suite à la proposition institutionnelle portée par Manuel Valls, alors ministre d’État. Résultat : aucune base d’accord entre indépendantistes et non-indépendantistes.
Un sommet pour tourner la page du blocage
Le chef de l’État le reconnaît dans sa lettre : le contexte était trop tendu pour un dialogue apaisé. L’initiative présidentielle se veut donc un changement de méthode. En convoquant tous les acteurs à Paris, dans un cadre républicain et sous sa présidence directe, Macron veut forcer un sursaut politique.
Le sommet ne se limitera pas aux seules questions institutionnelles. Le Président souhaite également aborder les enjeux économiques et sociétaux, afin de reconstruire une vision d’ensemble pour l’avenir du territoire. Il promet que les discussions dureront “le temps nécessaire”, loin des ultimatums ou des calendriers figés.
Cette initiative place de nouveau l’État au centre du jeu, et marque un tournant après des mois d’atermoiements et de tensions.
Respect du vote des Calédoniens, cap sur un nouveau cadre
Ce sommet sera un test politique. Le FLNKS reste figé sur son exigence d’un transfert de souveraineté, pendant que les représentants loyalistes exigent un nouveau statut sécurisé dans la République, en accord avec le choix clairement exprimé par les Calédoniens à trois reprises dans les urnes : le refus de l’indépendance.
Les positions demeurent antagonistes. Mais le Président entend rétablir une base de dialogue sur la seule légitimité possible : celle de la démocratie. Dans une société calédonienne fracturée, marquée par les blocages et une crise économique rampante, le sommet du 2 juillet pourrait être la dernière occasion de retisser un accord global.
L’invitation est lancée. Le cap est fixé. Reste à voir qui répondra présent — et dans quel état d’esprit.