Païta : l’unité en acte, la République en ligne de mire
Ce mercredi 25 juin à l’Arène du Sud, plus de 1000 Calédoniens se sont rassemblés pour une réunion d’information et de mobilisation à l’appel des élus loyalistes. À quelques jours du sommet organisé par Emmanuel Macron à Paris, les figures du camp non-indépendantiste ont sonné la mobilisation générale. L’enjeu ? Enterrer le projet d’indépendance-association promu par Manuel Valls et rappeler que la majorité des Calédoniens a choisi la France, trois fois.
La foule venue de tout le Grand Nouméa n’a pas seulement assisté à une réunion. Elle a pris part à un acte politique fort, un rappel de légitimité, un coup de semonce à Paris.
Sonia Backès : “On ne veut pas offrir à nos enfants un avenir clivant”
Sonia Backès a ouvert le bal en affirmant avec fermeté que les Calédoniens ne voulaient plus revivre l’éternel débat binaire : indépendance ou maintien dans la France.
« On n’a pas envie d’avoir dans 10, 15 ou 20 ans une nouvelle épée de Damoclès au-dessus de la tête. »
Elle détaille les contours du sommet présidentiel qui s’ouvrira le 2 juillet : un double chantier, institutionnel et sociétal. L’un piloté par l’État, l’autre orienté sur les problèmes concrets : santé, économie, nickel, emploi.
« Ce projet de société peut apporter des décisions concrètes, de la visibilité, de la confiance. »
Elle salue le rôle moteur du Président de la République, mais prévient : si des lignes rouges sont franchies, les Loyalistes sauront résister ensemble.
Gil Brial : “Appelons une merde, une merde”
Avec un ton incisif et imagé, Gil Brial a démoli le projet Valls :
« Même si ça ressemble à une crotte, que ça sent la crotte, faut-il vraiment y goûter pour être sûr que c’en est une ? »
Le fond de son propos est limpide : ce que propose Manuel Valls, c’est l’indépendance-association, un mécanisme où la Nouvelle-Calédonie deviendrait un État souverain… qui externaliserait ses fonctions à la France.
« C’est un piège juridique, sans garantie réelle. On n’est plus dans la République, on est à égalité avec l’État français, sans moyen de pression si l’autre ne respecte pas sa part. »
Il cite l’exemple de l’Ukraine et des accords de Minsk pour illustrer la fragilité des pactes non contraignants. Et de prévenir : un accord mal ficelé, c’est une bombe à retardement.
Virginie Ruffenach : “Les indépendantistes s’accrochent à Valls comme une huître au rocher”
Depuis Paris, Virginie Ruffenach est intervenue en vidéo pour insister sur l’importance de faire pression sur les familles politiques nationales.
« Nous ne lâcherons rien pour faire échouer ce projet, malgré les pressions, malgré les tentations de compromis dangereux. »
Elle rappelle que le combat pour le dégel du corps électoral est vital :
« Le corps électoral actuel exclut 43 000 Français. Ce n’est pas une démocratie. »
Et dénonce la stratégie des indépendantistes, qu’elle accuse d’avoir endoctriné une jeunesse radicalisée, responsable du chaos récent.
Alcide Ponga : “Face au pacte de l’État, il nous faut un pacte de rugby”
Alcide Ponga a pris le relais avec émotion, enracinant le combat d’aujourd’hui dans la mémoire des anciens, comme Jacques Lafleur ou “Poupoune”, figures du Nord.
« L’unité, c’est ce que nous avons de plus précieux. Et quand il s’agit de défendre notre cause, on sait rester soudés. »
Il alerte sur la complexité du jeu politique actuel :
« Ce n’est plus un match à deux équipes. C’est un match à trois. Les indépendantistes, nous, et un État qui tape parfois à gauche, parfois à droite. »
Nicolas Metzdorf : “La France, ce n’est pas un slogan. C’est une condition de survie.”
Enfin, Nicolas Metzdorf, avec son style direct, a résumé l’état d’esprit du camp loyaliste.
« On n’oublie pas le 13 mai. Ce n’est pas de la vengeance. Mais on ne soigne pas un pays sans poser le bon diagnostic. »
Il souligne que les discussions à venir ne doivent pas mettre sur un même plan les destructeurs et les constructeurs, les partisans de la paix et ceux de la haine.
« À Paris, il faut que ce soit dit clairement : une partie de la population veut vivre ensemble, une autre veut nous voir partir. »
Metzdorf insiste ensuite sur le lien entre l’institutionnel et l’économique :
« Vous financez comment les hôpitaux, les écoles, le RUAMM avec un État indépendant ? Attention aux accords du sorcier. »
Et de conclure :
« Ce qu’il nous faut, ce n’est pas un accord. C’est un bon accord. Un mauvais accord, ça te plombe pour des décennies. »
La ligne est claire : non à l’indépendance, oui à un avenir dans la République
Ce rassemblement à Païta, à quelques jours d’un sommet historique, n’a pas seulement servi à galvaniser les troupes. Il a reposé les fondations du camp loyaliste, avec une feuille de route claire, un discours structuré, une unité revendiquée, et un message sans ambiguïté adressé à Paris : la seule voie d’avenir passe par la reconnaissance des trois référendums, par le retour au droit commun républicain, et par un projet concret pour les Calédoniens.